Guillaume Marois >
40 000 immigrants plutôt que 50 000, qu’est-ce que ça change?
Réponse courte : À peu près rien.
Réponse détaillée :
D’abord, soulignons que cette diminution serait somme toute relativement modeste. Le Québec ne serait d’ailleurs pas en terrain inconnu, car 40 000 serait un nombre toujours supérieur à la moyenne historique accueillie depuis les années 70 (soit environ 34 000). Rapporté à la taille de la population, le taux serait ramené de 0,6% à 0,5%. C’est environ 30% supérieur à ce qui est observé dans le reste de l’Amérique du Nord et dans l’Union Européenne au cours des dernières années.
Tel que présenté à la figure ci-bas, le Québec, à 40 000 immigrants/an, serait légèrement à la traîne des autres provinces canadiennes (en fait, il l’est tout autant à 50 000), mais seuls 4 états américains auraient des taux supérieurs. En somme, le taux d’immigration serait semblable à celui de la Californie et du Massachusetts. Bref, à 40 000 immigrants, le Québec ne serait pas une société fermée à l’immigration. Il figurerait toujours parmi les nations occidentales les plus accueillantes.
Ensuite, concernant le vieillissement démographique, l’effet de cette diminution serait à peine perceptible numériquement parlant. Au moyen de projections démographiques, je présente à la figure ci-bas cet impact sur la proportion de la population âgée de 65 ans et plus au Québec. Cette proportion est de 18,1% en 2016. Selon le scénario à 50 000 immigrants (en orange), elle atteindrait 26,9% en 2036. Si les seuils sont réduits à 40 000, la proportion serait à peine plus élevée, soit 27,3% (en bleu). Bref, en supposant des niveaux réalistes, l’immigration n’a à peu près aucun effet sur la structure par âge. C’est une donnée pourtant bien connue chez les démographes, mais dont les politiciens sont généralement imperméables.
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