Denise Bombardier >
Le premier ministre Legault est en voyage officiel à Paris. Devant les journalistes, il a souhaité que plus de Français et d’Européens choisissent le Québec comme terre d’immigration.
On imagine déjà les critiques susceptibles de surgir de la part de ceux qui défendent le multiculturalisme et qui, par le fait même, sont des ennemis avoués du nationalisme québécois.
La légitimité même du Québec qui veut choisir ses immigrants est ici en cause. Est-il étonnant et acceptable que la seule minorité francophone en Amérique du Nord, dont l’histoire s’est écrite dans un combat permanent pour sa survie, puisse être libre de choisir des personnes parlant sa langue et partageant des valeurs communes, comme l’égalité des sexes sacralisée chez nous ?
L’on parle ici d’immigrants entrant au Canada en ayant respecté la filière officielle, dont une attente et des frais. Bref, en se soumettant aux lois du pays.
Les réfugiés doivent aussi être accueillis en vertu des accords internationaux signés par nos gouvernements pour des raisons humanitaires. Mais les réfugiés, on le sait, ne représentent pas la majorité des futurs immigrants.
Vraie intégration
Pour le Québec, l’immigrant idéal est une personne qui souhaite vivre dans un contexte de liberté, qui désire s’intégrer à la société qui l’accueille, qui accepte d’apprendre la langue officielle et qui manifeste un minimum d’intérêt pour les Québécois et leur histoire.
C’est une personne qui évite de plaquer des schémas de pensée étrangers sur la culture québécoise. Il est évident que ceux qui s’installent au Québec en se croyant vivre dans l’extension nordique des États-Unis construits en partie sur l’esclavage des noirs auront des difficultés à s’intégrer s’ils traitent les Québécois d’esclavagistes.
Est-ce de l’intolérance que de suggérer à ceux-là d’aller plutôt vivre au Canada anglais ?