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« Vive le Québec libre ! » – Grand entretien avec Florian Philippot, vice-président du Front National

Horizon Québec Actuel

Gaulliste conséquent, souverainiste assumé et conseiller de Marine Le Pen, le vice-président du Front National – Florian Philippot – nous a fait l’honneur de nous accorder une entrevue dans son bureau au siège du parti.

Pourriez-vous nous expliquer votre adhésion au Front National?

J’ai adhéré au Front National en 2011, pour Marine Le Pen en quelque sorte, que j’avais rencontrée deux ans avant, en 2009. Je me suis totalement reconnu dans son discours, son amour de la France, son discours patriote souverainiste qui apportait une nouvelle touche au Front National. Une nouvelle analyse qui me semblait plus cohérente sur les enjeux de la mondialisation, de ce qu’est la souveraineté dans la mondialisation, ce qu’est l’identité nationale, ce qu’est l’avenir économique, social et culturel de nos nations, de nos pays. Et il m’a semblé – et je pense que je ne me suis pas trompé – que Marine Le Pen et le Front National incarnaient l’avenir et j’avais envie d’y participer, d’apporter ma pierre, d’apporter peut-être ma sensibilité, puisque j’ai toujours été gaulliste. Le général de Gaulle a toujours été la référence politique et je suis au Front National avec bonheur et avec enthousiasme.

Comment expliquez-vous que le Front National aujourd’hui est le parti gaulliste en France? Comment se fait-il que les autres partis n’ont pas poursuivi cette tradition politique française?

Si vous voulez, au Front National, vous avez des gens comme moi qui sont gaullistes et d’autres qui ne se réclameront pas du gaullisme mais qui de toute façon ont dans leurs cœurs la France. Voilà, c’est ça qui compte! Un parti qui à mon sens défend les grands principes du général de Gaulle, c’est-à-dire l’indépendance nationale, la grandeur, cette certaine idée de la France, comme le disait le général, et donc l’indépendance du pays et sa souveraineté. Aujourd’hui, où se trouvent ces principes politiques importants? Est-ce qu’ils se trouvent chez ces « prétendus gaullistes »? Enfin pour ceux qui osent encore le dire, car je remarque quand même que, par décence, de moins en moins de responsables de l’ex-UMP et des Républicains osent se réclamer du général de Gaulle, je crois que c’est un principe de réalité qui s’affirme. Est-ce que le gaullisme imprègne encore les projets de ce parti, Les Républicains? Absolument pas!

C’est un parti qui a accompagné tous les traités européens, qui nous ont conduits vers l’Europe fédérale, que ce soit Maastricht, la constitution européenne ou le traité de Lisbonne. C’est un parti qui nous a fait revenir dans le commandement intégré de l’OTAN, que le général avait quitté et c’est Sarkozy, je le rappelle, qui nous y a remis. C’est un parti qui aujourd’hui accepte que la France ne maîtrise pas sa monnaie, ne maîtrise plus son budget depuis le traité budgétaire, ne maîtrise plus ses frontières depuis Schengen. C’est un parti qui va à l’encontre aussi de la justice sociale, car le gaullisme c’est aussi la justice sociale, c’est le projet de participation des travailleurs. Or la loi El Khomri, la loi travail, la loi Macron, toutes ces lois dictées par Bruxelles et dont l’UMP espérerait qu’on aille encore plus loin dans l’ultralibéralisme, c’est aussi un projet qui n’est pas compatible avec le pacte social qu’incarnait le gaullisme.

« Oui, aujourd’hui le seul parti de taille importante qui défende la souveraineté nationale, l’indépendance de la France et sa grandeur, c’est le Front National. »

Bref, je ne dirais même pas qu’ils ne sont pas fidèles au gaullisme. Je dirais même qu’ils sont aux antipodes du gaullisme. Je n’ai pas peur de le dire et je pense qu’ils sont aujourd’hui tout ce qu’a combattu le général. Voilà! Cet esprit de renoncement, cet esprit de soumission, cet esprit qui n’est absolument pas l’esprit français, de résistance française, cet esprit de grandeur française. Oui, aujourd’hui le seul parti de taille importante qui défende la souveraineté nationale, l’indépendance de la France et sa grandeur, c’est le Front National.

Vous dites souvent que le clivage gauche-droite est terminé. Vous affirmez que le vrai clivage actuel est celui qui oppose les patriotes aux mondialistes. Comment s’articule ce clivage en France?

Oui, c’est un peu la liaison avec ce qu’on disait juste avant sur le gaullisme. Le général de Gaulle n’a jamais dit qu’il était de droite ou de gauche ou je ne sais quoi; il a toujours dit qu’il était « de France » et qu’il fallait éviter de scinder, d’opposer les Français entre la droite et la gauche. Il y a des bonnes mesures et des mauvaises mesures. Il y a des mesures qui vont dans le sens de l’intérêt national ou pas, qu’elles soient classées de droite ou de gauche, on s’en moque complétement. Mais aujourd’hui c’est peut-être encore plus vrai – et même beaucoup plus vrai – parce qu’on n’est plus à la période de la Guerre Froide qui est révolue depuis maintenant vingt-cinq ans. Il faudrait peut-être que ça pénètre les esprits.

On n’est plus à une époque – en 1981 – où Mitterrand et Giscard s’opposent à la présidentielle où il y avait quand même deux projets de société assez différents. On évoque à l’époque, pour ceux qui le craignent, l’arrivée des chars soviétiques sur les Champs Élysées, pour éviter l’élection de Mitterrand. Ça ne s’est pas produit, évidemment. Ça ne s’est pas passé comme ça. Peut-être qu’à l’époque on pouvait se dire « droite et gauche, ça a encore un certain sens ». Il y avait un parti communiste qui représentait entre 20% et 25% des voix – évidemment, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

« Entretenir les français dans le clivage gauche-droite, c’est les entretenir en réalité dans l’aveuglement (…) »

Qui peut me citer, qui peut me dire objectivement une différence entre le mandat Sarkozy et le mandat Hollande? Dans aucun domaine, que ce soit l’économie, l’éducation, l’Europe, la santé, les services publics, l’immigration, la sécurité, la laïcité, la politique étrangère: aucune différence! Donc entretenir les français dans le clivage gauche-droite, c’est les entretenir en réalité dans l’aveuglement, leur faire croire qu’ils ont le choix entre la gauche et la droite, c’est vouloir justement qu’ils n’aient pas le choix. Pour empêcher les Français d’avoir un choix, il s’agit de leur dire qu’ils ont le choix entre Juppé et Hollande; la bonne blague! L’un des deux pourrait être le Premier ministre de l’autre et réciproquement. Et Macron fait peut-être la synthèse de tout ça. Il pourrait être le ministre de tout le monde : Sarkozy, Valls, Hollande, Juppé, tous ceux-là sans problème.

Donc aujourd’hui, le clivage, il est entre ceux qui croient à la Nation, qui pensent que la Nation est une structure du passé mais aussi une structure d’avenir. La Nation c’est d’abord une structure de la démocratie. Il n’y a pas de démocratie en dehors des Nations. Ça serait peut-être bien de le réaffirmer. C’est une structure de prospérité, c’est une structure de protection, c’est une structure d’identité nationale, c’est une structure de souveraineté. Et la Nation ce n’est pas l’isolement, la Nation elle a toujours coopéré avec les autres pays et je trouve que le projet européen nous a enfermés sur une partie du continent européen, celle que recouvre la zone euro et l’Union européenne, alors que la France, c’est une puissance mondiale. C’est pour ça d’ailleurs que vous êtes là. Il y a beaucoup à faire avec d’autres pays, notamment avec des pays de la francophonie, notamment le Québec et ça, c’est possible si on est une Nation souveraine. Ça n’est pas possible si on est un confetti de l’Union européenne autocentrée sur Bruxelles et Berlin.

C’est d’ailleurs un peu paradoxal, car en quelque sorte, l’Union européenne confine la France à l’extérieur de sa zone d’influence naturelle qu’est la francophonie. Qu’est-ce que serait la politique du Front National au pouvoir envers la francophonie, le Québec et la langue française?

Vous avez totalement raison. L’Union européenne, c’est devenu un facteur d’isolement pour la France. Elle nous isole du reste du monde. On voit bien qu’on n’arrête pas de nous expliquer que l’horizon de la France c’est 28 pays (peut-être 27 demain, le 23 juin – je l’espère – si le Royaume-Uni décide de partir) alors que l’horizon de la France, ce n’est pas ça! L’horizon de la France, ce n’est pas quelques bureaux à Bruxelles, à Francfort, à Luxembourg et à Berlin; l’horizon de la France, c’est le monde! Et c’est même au-delà, puisque j’aimerais que la France redevienne une grande puissance spatiale. La France, c’est un pays à vocation mondiale. Vous avez raison de parler de la langue. La langue, c’est fondamental. La langue, c’est d’abord l’expression d’une culture; c’est la possibilité même d’une culture, parce qu’on n’exprime pas sa culture nationale si on ne le fait pas dans une langue, si on ne le fait pas dans sa langue. La langue détermine aussi la manière de voir le monde et de le penser

La France – historiquement, géographiquement, culturellement, diplomatiquement – c’est une puissance mondiale. Nous souhaitons vraiment remettre le paquet sur l’idée que la France ne va pas s’enfermer sur le simple continent européen. La France est présente d’abord sur tous les océans. Elle est présente par sa langue sur tous les continents. Elle est présente par ses territoires et ses départements d’outre-mer, je le disais, partout. Donc la France doit rayonner partout et elle doit sortir du carcan de Bruxelles. Nous avons une politique maritime à mener au niveau mondial. Nous avons le premier espace maritime du monde, en tout cas, le deuxième: onze millions – si je ne me trompe pas – de kilomètres carrés. Ce sont des ressources incroyables et qu’il faut aller chercher. La France, c’est la langue française, c’est la francophonie, et oui, effectivement nous mettrons le paquet sur la francophonie. Oui, nous tendrons de nouveau la main vers l’Afrique; nous tendrons de nouveau la main vers le Québec; nous tendrons la main bien évidemment vers toutes les communautés francophones du monde en disant : « on a quelque chose à faire ensemble dans l’intérêt de tous ». Dans l’intérêt bien sûr de la France et de la langue française, mais aussi dans l’intérêt de l’Afrique, car moi je souhaite vivement le développement de l’Afrique et notamment de l’Afrique francophone. Je pense que ce sera bon pour tout le monde. Ce sera bon évidemment pour ses populations afin qu’elles vivent mieux, afin de sortir du sous-développement et ce sera un moyen de régler véritablement le problème migratoire. Parce qu’on sait bien qu’il y a des mesures à prendre en France, mais que si on n’agit pas à la racine, on aura un immense problème vu le dynamisme démographique de ces pays.

« On essaie de faire de vous des anglophones, progressivement, et puis des Américains, des Anglo-saxons, dans l’esprit et dans l’âme (…) »

Et puis avec le Québec – puisque vous êtes là – qui est un pays qui nous est extrêmement cher, que j’ai eu l’occasion de découvrir il y a moins d’un an, que je ne connaissais pas. J’y suis allé. Je ne le regrette pas. C’est un magnifique pays; un peuple extrêmement gentil, sympathique. C’est ça qui m’a frappé en allant là-bas. On a été extrêmement bien accueillis et on se sent immédiatement chez soi. J’ai envie de dire que quand vous êtes en France, vous vous sentez chez vous et nous quand nous sommes au Québec on se sent chez nous. Ce qui prouve qu’on a tant de choses à faire et pourtant, même si on est séparé par un océan, on est séparé par bien plus qu’un océan, on est séparé par une politique européenne et vous, peut-être, une politique centrée sur le Canada anglophone – et donc les États-Unis – qui en réalité veulent nous séparer, nous isoler. Je ne veux pas que mon horizon se borne à ce qui se passe en Allemagne ou à Bruxelles. Ça m’intéresse parce que ce sont nos voisins, mais ça ne m’intéresse pas plus que ça. Il y a beaucoup d’autres choses qui m’intéressent!

Et vous. On essaie de faire de vous des anglophones, progressivement, et puis des Américains, des Anglo-saxons, dans l’esprit et dans l’âme, vous centrer sur le Canada anglophone et sur les États-Unis. Comme cela, on sera totalement séparés. Bien non! On a des choses à faire ensemble et si on ne veut pas qu’on se retrouve ensemble, c’est justement parce qu’aujourd’hui ceux qui ont les manettes savent que ça dérangerait. Imaginez une vraie politique francophone! Ce serait un pôle d’équilibre francophone incroyable dans la mondialisation, s’il y avait une voie francophone, s’il y avait un modèle francophone, s’il y avait un développement de la langue française appuyée par des projets politiques, mais ce serait un contre-modèle incroyable par rapport – je suis désolé de le dire – à la sauvagerie du modèle de la mondialisation qu’on nous vend aujourd’hui à la sauce américaine. C’est pour cela qu’on ne veut pas que l’on puisse travailler ensemble. Eh bien le Front National estime qu’on peut travailler ensemble et s’appuie d’ailleurs en cela sur les travaux de son ONG, le Collectif Mer et Francophonie, présidé par Loup Viallet, qui fait un travail absolument remarquable. C’est le message que Marine a porté quand elle est venue vous voir au Québec. En même temps, elle avait cette ambition d’aller à Saint-Pierre-et-Miquelon pour marquer ces deux dimensions: la francophonie et l’espace maritime international français.

Pourquoi la France doit-elle retrouver sa souveraineté monétaire et quelle est l’importance de la monnaie pour un État souverain?

La souveraineté monétaire peut paraître tout d’abord comme une question un peu technique ou compliquée, or c’est une question éminemment politique. La France, c’est vrai, n’a plus sa monnaie depuis 1999-2002. Et même auparavant, dès les années ’90 où l’on préparait l’euro, elle n’était plus souveraine en matière monétaire. Elle s’accrochait au mark. C’était un vrai problème économique et social. Ça été un désastre et c’est encore un désastre épouvantable. Ça nous a collés à l’Allemagne et en réalité, ça été une machine à lessiver l’industrie française au bénéfice de l’industrie allemande. L’Italie a été victime du même phénomène que nous, puisqu’on avait des bases industrielles à peu près identiques. Tout cela a été aspiré par l’industrie allemande parce qu’auparavant on pouvait s’adapter, on avait une politique monétaire nationale, donc en fonction des besoins et des intérêts, on pouvait l’adapter notamment au mark. Pas que le mark, mais par rapport au dollar, par rapport à la livre – mais notamment par rapport au mark parce que l’Allemagne a toujours été notre principal partenaire et notre principal concurrent industriel en même temps. Ce n’est plus possible et tout cela c’est fait au bénéfice de l’Allemagne. Alors ça pose un énorme problème pour nous, économique et social. La loi El Khomri, c’est quoi? Bien la loi El Khomri, c’est une conséquence de l’euro! Si on ne peut plus adapter la monnaie, on adapte ce qui nous reste, on adapte le niveau des salaires, on adapte le niveau des retraites, on privatise les services publics et on dérégule le marché du travail. C’est très logique dans ce système-là. Ça ne peut se passer que comme ça! Or, moi je ne souhaite pas cette avenue pour mon pays.

Et puis c’est une question politique. Là je pense qu’on fait face aux mêmes défis que vous. Quand vous ne maîtrisez pas votre monnaie, vous ne maîtrisez pas votre politique. Vous êtes dans la main de la banque centrale qui dirige votre politique monétaire, en l’occurrence pour nous, la banque centrale de Francfort, la Banque Centrale Européenne, qui peut décider à tout moment de faire chantage sur la France en coupant les vivres tout simplement au système bancaire et monétaire français. Je ne parle pas en l’air: ça s’est produit en Grèce et ça a failli se produire au Portugal. Les Portugais ont cédé – enfin, le gouvernement portugais a cédé – quand ensuite la Grèce a décidé de faire un référendum en juillet 2015 sur un accord européen, un énième accord pour « sauver l’euro », qui était épouvantable pour le peuple grec. Le gouvernement a, à ce moment, courageusement décidé de faire un référendum. Ça n’a pas plu du tout aux autorités européennes – d’autant que c’est le NON qui a remporté – et la banque centrale de Francfort a coupé les liquidités à la Grèce. Voilà! En quelques jours le gouvernement grec s’est couché, a signé un accord encore pire et aujourd’hui la Grèce est dans une situation effroyable. La croissance ne s’est pas redressée du tout, la dette continue d’augmenter et on est en train d’appauvrir de manière scandaleuse le peuple grec qui vit dans des conditions de plus en plus compliquées. Même chose au Portugal: un gouvernement ne plaisait pas aux autorités européennes, la Banque Centrale l’a menacé de couper les vivres.

Est-ce qu’on peut accepter d’avoir cette épée de Damoclès quand on dirige les affaires d’un pays? Bien sûr que non! En tout cas quand on croit à son pays et quand on veut vraiment agir pour lui – dans son intérêt, pour son peuple – on ne peut pas accepter d’être dépendant d’une banque centrale qu’on ne maîtrise pas. Donc, il faut avoir sa souveraineté monétaire. Il faut avoir sa monnaie. On s’en portera très bien. La plupart des pays ont leur monnaie nationale et ça se passe beaucoup mieux que l’euro.

« Ça n’existe pas la souveraineté limitée, ou la souveraineté partagée. Si, ça a existé. C’est un concept de l’Union soviétique! »

Donc j’imagine que dans votre projet de souveraineté, il n’y a pas de souveraineté sans monnaie! Donc vous devrez mettre en place – si vous arrivez à vos fins – une monnaie nationale. Je ne sais pas si vous avez abordé cette question-là déjà, mais je pense que ça fera nécessairement partie des questions auxquelles vous devrez réfléchir, parce qu’il n’y a pas de souveraineté sans monnaie. Un État c’est assez simple à définir. La définition d’un État, c’est invariable : c’est un territoire, c’est un peuple, c’est une frontière, c’est une loi souveraine, c’est un budget, c’est une monnaie, c’est une armée. En gros, c’est ça un État et s’il manque un de ces éléments, vous n’êtes plus un État. C’est ce que dit Marie-France Garaud : « soit vous êtes un État souverain, soit vous ne l’êtes pas! » Il n’y a pas de solution intermédiaire en réalité. Ça n’existe pas la souveraineté limitée, ou la souveraineté partagée. Si, ça a existé. C’est un concept de l’Union soviétique! C’est ce qu’on faisait croire aux satellites de l’Est ; « vous êtes dans une situation de souveraineté partagée, une souveraineté limitée ». Mais ça, c’est le meilleur moyen de dire que vous n’êtes pas libres en réalité.

Comme vous êtes dans un État fédéré, une province dans un État fédéral, vous n’êtes pas un État libre, par définition. Nous, nous sommes de plus en plus dans cette situation-là. Donc, je laisse aux Québécois – et aux Canadiens évidemment – le soin de gérer leurs affaires. Je sais ce que je souhaite, mais je ne veux pas m’ingérer dans vos affaires intérieures. Ceci dit, par principe, on n’est pas libre si on ne possède pas sa monnaie.

Qu’en est-il de la fameuse phrase historique de de Gaulle?

« Vive le Québec libre! » Bien voilà! Vive le Québec libre! Évidemment, devant ce beau drapeau! Je suis allé d’ailleurs à l’hôtel de ville de Montréal où il a déclaré cela, parce que je voulais voir cet endroit chargé d’histoire. Alors, je sais que ça n’a pas plu aux autorités canadiennes et qu’on lui a demandé par la suite de ne pas rester trop longtemps. Mais bien sûr : « Vive le Québec libre! » Je pense que c’est le sens de votre histoire, c’est le sens de l’histoire de la francophonie, c’est le sens de notre histoire commune, et je vous souhaite beaucoup de courage, de dynamisme – vous n’en manquez pas – et d’imagination pour ce projet.

 

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