Philippe Plamondon
Comme la plupart des Québécois – peuple politiquement traumatisé par ses échecs référendaires – j’ai été très surpris de la victoire du Brexit. Pourtant, la propagande fédéraliste britannique avait mis le paquet. Face aux menaces les plus caricaturales les unes que les autres, la Grande-Bretagne des oubliés s’est prononcée en faveur du Leave. Imaginez, les Britanniques qui ne faisaient même pas partie des accords de Schengen – accord sur la libre circulation des personnes et des services – et qui n’ont pas l’Euro comme monnaie ont souhaité quitter l’Union européenne (UE). Dans ce contexte, on comprend mieux pourquoi les élites européennes – et notamment françaises – ne veulent pas de référendum sur la question européenne, car ils risquent fort de perdre leur combat.
Quelques semaines plus tard, lors d’une élection régionale, ce fut la débandade d’Angela Merkel dans son propre fief du nord-est de l’Allemagne au profit de la pétillante Dre Frauke Petry et de son parti patriote Alternative für Deutshland (Alternative pour l’Allemagne, AfD). D’ailleurs, si un pays a fait les frais de la mondialisation sauvage, c’est bien l’Allemagne. La catastrophe des viols du jour de l’an dans plusieurs villes allemandes – dont le cas de Cologne a été le plus médiatisé – a fait ralentir l’ardeur des pasteurs de l’immigrationnisme le plus décomplexé. Suite à l’arrivée de plus de 1.3 million de migrants en un an seulement, il faut souhaiter que Mme Merkel se fasse montrer la porte lors des élections de 2017.
Le Dr Frauke Petry est une chimiste née en Allemagne de l’Est. Elle parle un français impeccable.
Vues du Québec, les élections américaines ont semblé interminables. Au début de la course, Donald Trump a été perçu comme une blague, comme un divertissement. « Impossible qu’il devienne le candidat du Parti républicain des États-Unis », nous a-t-on répété pendant de longs mois. Pourtant, le marginal, l’« outsider » au teint orangé et aux déclarations proches du peuple a battu la dizaine de candidats de l’establishment républicain avec brio. Plus The Donald dérapait, plus monsieur et madame Tout-le-Monde se reconnaissaient en lui. «Impossible qu’il devienne président des États-Unis», nous a-t-on encore répété ad nauseam pendant des semaines.
Au lieu de se contenter de nous rapporter une information juste et sensée, les sondeurs, les soi-disant spécialistes et les journalistes à deux cents se sont humiliés dans une hystérie collective militante pro-Clinton, comme si cela allait de soi ; comme si voter pour Mme Clinton constituait le choix évident et naturel de toute personne intelligente.
Qu’a-t-on vu ?
Les perdants de la mondialisation ont voté pour le candidat de l’enracinement, du protectionnisme et du retour aux frontières. Et ils ont gagné.
Depuis le Brexit et l’élection de Trump, les chantres de la mondialisation heureuse ont la gueule de bois, et ce n’est qu’un début. Le 4 décembre prochain se tient la présidentielle autrichienne, où nous risquons de célébrer la victoire de Norbert Hofer issu du Freiheitliche Partei Österreichs (Parti de la Liberté d’Autriche, FPÖ), parti patriote eurosceptique opposé à l’immigration de masse.
Norbert Hofer cite Charles De Gaulle pour critiquer le fédéralisme européen
Le même jour, les Italiens participeront au référendum sur la réforme constitutionnelle proposée par le premier ministre Mateo Renzi. Ce politicien libéral et européiste a déjà affirmé qu’il quitterait son poste en cas de victoire du « No », ce qui a fait grimper les intentions de vote en défaveur de la réforme constitutionnelle. Le référendum du 4 décembre portera donc beaucoup plus sur M. Renzi que sur la réforme en tant que telle. Nous risquons encore une fois d’assister à la défaite du camp mondialiste.
La dernière pièce en date du puzzle, c’est évidemment la candidature de Marine Le Pen à la présidentielle française au printemps 2017. Déjà largement en tête dans tous les sondages où elle se qualifie pour le deuxième tour, Mme Le Pen est la seule candidate souverainiste patriote à proposer une alternative crédible au désastre politique, social et économique qui afflige la France. Sa victoire signifierait une défaite catastrophique pour le fédéralisme européen et permettrait de relancer une politique étrangère française indépendante de celle de l’OTAN.
Marine Le Pen est le rempart souverainiste face au système politique français soumis à la logique européiste et mondialiste
La petite caste libérale de gauche ou de droite au pouvoir ainsi que les médias de masse prennent leur rêve progressiste planétaire pour une réalité. Face à la perte de crédibilité dont ils sont victimes, ils se mettent désormais à injurier le peuple qui ne vote pas comme prévu. Au lieu de se mentir entre eux et de s’humilier à la face du monde, ils devraient prendre acte du fait que nous ne sommes plus dans les années 1990 au lendemain de la chute du mur de Berlin. Le rêve d’un monde sans frontières, autorégulé par les forces d’un marché libre et transparent amenant la prospérité et la liberté pour tous, où les États-nations ne seraient que des reliquats du passé, est en train de se décomposer devant nos yeux.
L’État-nation fait un retour assuré dans l’Histoire
L’hégémonie mondialiste et libérale amorce officiellement sa dégringolade tant attendue par tous les patriotes lucides. Les militants de l’immigration massive, les intégristes du libre-marché et les fondamentalistes du multiculturalisme en ont pour leur rhume. Espérons que les souverainistes du Québec sauront prendre la balle au bond et capitaliser sur le réveil national qui secoue l’Occident dans son entièreté.