Alexandre Cormier-Denis
Dans son article de dimanche dernier dans le Journal de Montréal, l’ancien syndicaliste Réjean Parent revient sur la polémique entourant la rencontre entre le président de la Société Saint-Jean-Baptiste Maxime Laporte et le président du Collectif Mer & Francophonie, également délégué à la prospective du Front National, Loup Viallet ainsi que moi-même. Dans son billet paru sur le Journal de Montréal, M. Parent insinue que j’aurais des penchants d’ « extrême-droite » en raison des liens entre Horizon Québec Actuel dont je suis président et le Front National de Marine Le Pen.
À l’encontre de ce que M. Réjean insinue, Mme Le Pen n’est pas la dirigeante d’un parti d’extrême-droite. Du reste, le bureau des élections françaises comptabilise les voix pour l’extrême droite à 0,2% des électeurs alors que Mme Le Pen est créditée de presque 30% d’intention de vote au premier tour de l’élection présidentielle. Loin de l’antiparlementarisme constitutif de l’extrême-droite, le Front National défend la souveraineté populaire et souhaite faire reposer ses réformes sur un processus démocratique que nous connaissons bien : le référendum.
Un chef d’État qui souhaite consulter son peuple ?
« POPULISTE ! » répondent les médias de masse.
Afin que les Québécois comprennent bien les liens qui unissent les souverainistes des deux rives de l’Atlantique, rappelons que les Français se sont fait déposséder de leur souveraineté à l’intérieur de l’Union européenne. Alors qu’ils avaient majoritairement rejeté la Constitution européenne par référendum en 2005, M. Sarkozy leur a imposée deux ans plus tard.
Tiens donc !
Un peuple ligoté par une constitution dont il ne voulait pas ?
Cela devrait rappeler de biens mauvais souvenirs à tous les Québécois.
Contrairement à ce qui a été dit par les commentateurs médiatiques, le combat de Marine Le Pen et celui du mouvement souverainiste québécois se recoupe sur de nombreux points :
Remettre la Nation au centre de la vie démocratique des États.
Défendre la langue française face à l’anglomanie des élites mondialisées.
Faire de la francophonie une priorité diplomatique afin d’assurer l’équilibre multipolaire du monde.
En finir avec le dogme de l’immigration massive imposé par des élites afin de faire pression par le bas sur les salaires.
Défendre les petites et moyennes entreprises par des mesures économiques patriotes et dynamiques.
Mettre fin aux pressions des fondamentalistes islamistes qui instrumentalisent nos systèmes juridiques et politique afin de faire pression sur nos sociétés respectives.
Le mouvement souverainiste devrait d’ailleurs se réjouir de voir la montée fulgurante de la candidate présidentielle française qui sera la plus favorable à reconnaître un Québec souverain.
Alors que nous fêterons bientôt le cinquantième anniversaire de la célèbre déclaration du Général de Gaulle à l’hôtel de ville de Montréal, les Québécois lucides s’inscrivent dans l’esprit de résistance qui l’animait. En espérant que M. Parent sorte bientôt de la « trudeauisation des esprits » dont il est victime, nous continuerons à développer l’amitié des souverainistes québécois et français.