Philippe Plamondon
Cette semaine, Marie-France Garaud, gaulliste historique, juriste exégète des constitutions des pays européens et possédant un CV à faire rougir tout homme politique encore vivant, donnait son soutien à Marine Le Pen. Soutien d’une qualité inespérée dans ce contexte présidentiel de deuxième tour où la caste politico-médiatique se range derrière le Justin Trudeau français, le candidat de l’oligarchie et des banksters, Emmanuel Macron.
Alliance souverainiste autour de Marine Le Pen
Vendredi soir au téléjournal de 20h sur France 2, le candidat au premier tour de la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan a décidé d’annoncer son alliance avec Marine Le Pen.
Âgé de 56 ans, Nicolas Dupont-Aignan est issu de la droite républicaine la plus classique. Gaulliste convaincu, il est député-maire de l’Essonne au sud de Paris. Il fonde Debout la République en 2007 – qui deviendra Debout la France – et se sépare du parti de Nicolas Sarkozy en raison de la soumission de la Droite française au fédéralisme européen. Défenseur d’une Europe des Nations et non pas d’une Europe fédérale, il rejette aussi la soumission française aux intérêts géopolitiques américains et souhaite une politique étrangère indépendante et non-alignée.
Se présentant cette année pour la seconde fois comme candidat, il récolta 4.7% (1 686 000 votes) au premier tour de la présidentielle. Son ralliement est un appui de poids, car il ne se contentera pas de soutenir Mme Le Pen de loin, mais fera campagne à ses côtés. Un accord de gouvernement a été signé ; M. Dupont-Aignan sera nommé comme Premier ministre en cas de victoire de Mme Le Pen.
Il s’agit d’une alliance historique entre les patriotes du Front National et les républicains de la Droite. Soulignons que les électeurs de droite, contrairement à ce que nous hurlent les médias de masse, trouvent souvent le programme économique de Marine Le Pen beaucoup trop proche de la gauche sociale. En rejoignant Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan donne une caution de la droite traditionnelle à la candidate présidentielle. Devant le ralliement des anciens caciques du Parti Socialiste au candidat Macron, l’alliance de Dupont-Aignan avec la candidate souverainiste permettra de rallier une grande partie du « peuple de droite ».
Devant le refus du candidat de la gauche Jean-Luc Mélenchon de donner une consigne de vote et face au ralliement des gaullistes souverainistes à Marine Le Pen, le fameux « front républicain » qui devait s’unir derrière Emmanuel Macron n’existe tout simplement pas.
Qui s’endort avec Aron se réveille avec Macron
Les souverainistes québécois muets
Au Québec, surtout dans le camp souverainiste, on pourrait entendre voler une mouche.
Tandis que l’alliance souverainiste la plus importante en France depuis le référendum de 2005 sur la Constitution européenne s’organise en plein deuxième tour de la présidentielle française, il est surprenant de constater que les commentateurs québécois de la scène politique française n’en fassent pas état.
Où sont nos hommes et nos femmes de courage qui souhaitaient la victoire du soi-disant gaulliste François Fillon, lui qui a finalement appelé à voter Macron, au grand détriment de beaucoup d’électeurs de droite ? Alors que des gaullistes historiques forment une alliance pour sauver la France du totalitarisme ultra-libéral européiste, les souverainistes du Québec se cachent sous leurs couvertures ?
Il est tout de même particulier de constater le silence des souverainistes face au ralliement de Nicolas Dupont-Aignan au sein de l’alliance patriote de Marine Le Pen. Il est difficile de comprendre comment des chroniqueurs souverainistes comme Denise Bombardier, Simon-Pierre Savard-Tremblay ou Mathieu Bock-Côté peuvent demeurer cois face à cette alliance historique.
N’oublions pas que les souverainistes québécois prétendent vouloir déchirer un pays du G8 en deux pour créer un État francophone en pleine Amérique du Nord. Il ne s’agit pas d’un petit projet qui se fera sans passion politique ni un certain degré d’hystérie médiatique. Aujourd’hui le camp qui hurle contre Marine Le Pen sera le même qui déchirera sa chemise contre la souveraineté du Québec.
De Gaulle a toujours été détesté par les admirateurs du monde anglo-saxon dont faisait partie René Lévesque : il les mettaient face à leur propre médiocrité.
Le critère du politique
Rappelons que le critère du politique, c’est bien d’être capable d’identifier l’ennemi. Il faut donc d’être en mesure d’affronter le conflit. Car la politique nécessite du courage.
Car ne nous cachons pas, cette élection présidentielle représente un choix de civilisation majeur pour la France, la francophonie et peut-être l’Occident en entier.
D’un côté se forme une alliance d’inspiration gaulliste, souverainiste et patriote qui veut redresser la France face à la mondialisation sauvage et la sortir de son inféodation à Bruxelles. De l’autre, le camp de la finance, des banques, du multiculturalisme, de l’immigration massive et de la soumission à l’Union européenne qui souhaite imposer le libéralisme anglo-saxon à l’Hexagone.
Face à ce choix, le chef du parti de la confusion systémique – ce cher Jean-François Lisée – a récemment retiré une publication Facebook critiquant Mme Le Pen en répétant la propagande de la caste ultra-libérale. Rappelons qu’en plus d’être tout aussi insipide et vide que Justin Trudeau, Emmanuel Macron est le candidat le plus fédéraliste sur la question européenne de l’histoire de la cinquième République. Il est certainement le candidat le moins favorable au mouvement souverainiste québécois.
Suivre la campagne de Marine Le Pen en cachette et récupérer son vocabulaire pour écrire des chroniques ne suffit plus.
Il va bien falloir qu’un jour nos souverainistes de pacotilles se révèlent pour ce qu’ils sont ; des fatigués de la cause nationale qui préfèrent conserver leur respectabilité médiatique plutôt que d’assumer clairement leurs positions nationalistes, souverainistes et patriotes.
Souverainistes québécois, un peu de courage !
Bravo, ontinuez tout le monde n’a pas votre courage