Alexandre Cormier-Denis
La motion M-103 affirmant que le gouvernement du Canada devait reconnaître le « climat de haine et de peur qui s’installe dans la population » (!) et condamnant « l’islamophobie et toutes les formes de racisme et de discrimination religieuse systémique » a été adoptée par l’ensemble des députés du Parti Libéral du Canada, du NPD, mais également par Michael Chong, candidat à la direction du Parti Conservateur. Les autres députés conservateurs ainsi que tous les députés du Bloc Québécois ont quant à eux voté contre la motion proposée en décembre dernier par la députée de Mississauga-Erindale, Mme Iqra Khalid.
Devant cette curieuse motion et le débat qu’il déclenche au sein de la population, il est intéressant de se pencher sur le singulier parcours de cette nouvelle députée libérale née au Pakistan en 1986.
D’inquiétants soutiens
La candidature de Mme Khalid a été ouvertement supportée par un collaborateur de l’Islamic Society of North America (ISNA) dont le statut d’organisme caritatif a été révoqué en 2013 pour cause d’activité liée au financement d’un groupe terroriste. L’ISNA est proche du Jamaat-e-Islami – le Parti islamique en ourdou – un parti politique pakistanais fondé par le grand penseur du renouveau islamiste Mawdoudi.
Le Jamaat-e-Islami est la principale formation politique islamiste du sous-continent indien. Il avait comme objectif initial de former un État islamique sur l’ensemble de l’Inde britannique, soit aujourd’hui le territoire qui recouvre l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh. Dans les années 1970 et 1980, il a soutenu la politique d’islamisation du président Zia tout en participant activement à la guerre d’Afghanistan en participant à la mise en place de camps d’entraînement pour les moudjahidines. De nos jours, le parti islamiste recherche à faire appliquer les mœurs islamiques les plus strictes au sein de la société pakistanaise. Officiellement, le parti ne prône pas la violence armée, mais demeure proche des mouvements les plus radicaux de la région, notamment des Talibans afghans et des groupes djihadistes pakistanais.
Mais ce n’est pas tout. Outre le support qu’elle a reçu de l’ISNA et des milieux islamistes de Mississauga, Mme Khalid a un parcours militant extrêmement troublant.
Rassemblement du Jamaat-e-Islami
Le militantisme de Mme Khalid
Mme Khalid a été présidente de la Muslim Student Association de l’Université York, association fondée par des membres des Frères musulmans en 1963. Lors d’un évènement prosélyte, la Muslim Student Association a notamment distribué un livre légitimant la violence domestique envers les femmes sous prétexte que « ces femmes peuvent même aimer le fait d’être parfois battues et le prendre comme un signe d’amour et d’attention ».
« These women may even enjoy being beaten at times as a sign of love and concern ».
Mme Khalid a été coordinatrice des communications du Council for the Advancement of Muslim Professionals (CAMP), une association qui se présente comme un réseau de contacts à destination des jeunes diplômés musulmans en Amérique du Nord. Cependant, en y regardant de plus près, on constate que CAMP milite ouvertement pour de nombreuses causes islamistes – par exemple le port du niqab – et entretient des liens avec différentes organisations proche des milieux islamistes, notamment l’ISNA mentionné plus haut.
L’islamisation par le bas
Devant ces faits troublants, il est tout à fait justifié de se demander si par la voix d’Iqra Khalid, la motion M-103 ne procède par d’une volonté des lobbies islamistes de museler toute critique de l’islam politique en instrumentalisant de manière excessive les notions de racisme et de discrimination religieuse « systémique ». Nous savons d’ailleurs que la notion même d’islamophobie demeure extrêmement problématique, puisqu’elle fut instrumentalisée par le régime de l’Ayatollah Khomeny afin de discréditer toute critique de la Révolution islamique en Iran. Elle sert aujourd’hui à assimiler toute remise en question de l’islam politique à une forme particulière de racisme visant les musulmans.
L’islam politique ou l’islamisme, peut se définir comme une idéologie politique visant à rendre conforme l’ensemble de la société aux préceptes islamiques tant au niveau du droit (fiqh) que des conventions sociales. Certaines organisations islamistes comme les Frères musulmans prônent une « islamisation par le bas », soit l’imposition sournoise des mœurs islamiques au sein de la société afin de préparer le terrain à une prise de pouvoir future.
C’est exactement la stratégie choisie par les Frères musulmans égyptiens depuis les années 1970. Alors que les Frères musulmans renoncèrent à affronter directement le pouvoir politique égyptien, ils menèrent une guerre culturelle visant à imposer les normes islamiques les plus strictes au sein de la population égyptienne. Cette stratégie s’avéra efficace puisque des pratiques considérées comme totalement rétrogrades dans les années 1960, comme par exemple le port du niqab, sont désormais banales aujourd’hui en Égypte.
Malheureusement, le cas égyptien n’est absolument pas isolé et l’ensemble du monde arabo-musulman a vécu une avancée spectaculaire des mouvements islamistes depuis une cinquantaine d’années. En raison de l’immigration massive des populations musulmanes, ce sont désormais les pays occidentaux qui se retrouvent frappés par le même mal.
Le duo islamo-libéral Trudeau-Couillard sur la même longueur d’ondes
La complicité politico-médiatique
Rappelons également que si le Parti Libéral du Canada de Justin Trudeau semble infiltré par une élue proche des réseaux islamistes, le Parti Libéral du Québec a pour sa part comme chef Philippe Couillard, un ancien employé de l’Arabie saoudite, pays connu comme un des plus grands commanditaires de l’islam politique à l’échelle mondiale.
Face à cette collusion plus que troublante entre les politiciens libéraux et les défenseurs de l’islam politique, il est extrêmement inquiétant de constater que les médias de masse ne relèvent pas le danger que représente cette pénétration sournoise des réseaux islamistes au sein de notre société.
Devant le chantage à la « discrimination religieuse systémique » et à l’ « islamophobie », il est urgent que la population québécoise se réveille de la torpeur imposée par le politiquement correct et fasse comprendre à la classe politique son refus de se voir bâillonné sur la critique de l’islamisme. Face à la lâcheté d’une partie de la classe politique, il est impératif que le peuple demeure plus combatif que jamais face à la culpabilisation qu’on tente de nous imposer dès que l’on aborde l’épineux sujet de l’islamisation rampante de la société québécoise. Résister à la culpabilisation généralisée dès qu’il est question d’islamisme n’est plus une coquetterie intellectuelle, il s’agit désormais d’un devoir citoyen.