Benjamin Bélair >
Les libéraux nous auront donné 15 années de scandales éthiques et de promesses rompues.
Retour sur 15 années et autant de raison de congédier les libéraux lundi prochain.
2003 : Jean Charest promet d’ « éliminer l’attente (en santé) une fois pour toutes ». La suite des choses nous démontrera que le Parti libéral a mis plus d’effort à élaborer des stratagèmes de financement politique qu’à régler les problèmes du réseau de la santé.
2004 : Déjà des libéraux influents commencent à s’en mettre plein les poches. Le « scandale de la SIQ » se met en place. Un ex-pdg de la SIQ et les collecteurs de fonds libéraux William Bartlett, Franco Fava et Charles Rondeau se seraient partagés depuis près de 2 M$ dans le cadre de gestion de baux publics. William Bartlett était dans l’organisation de Philippe Couillard à l’élection de 2007.
2005 : Mise en branle du projet de l’îlot Voyageur qui se soldera par un important scandale financier. Plus de 300 M$ d’argent public y sera englouti. Mauvaise gestion, manque de transparence et irrespect des instances décisionnelles ont marqué ce dossier selon le vérificateur général du Québec.
2006 : À partir de 2006, le ministre libéral Tony Tomassi utilisera à environ 60 reprises une carte de crédit fournie par l’agence de sécurité BCIA appartenant à Luigi Coretti. Il sera condamné pour fraude contre le gouvernement en 2014. M. Tomassi a aussi été accusé de faire preuve de favoritisme dans l’octroi de places en garderies.
2007 : En 2007, se mettait en branle la Commission Bouchard-Taylor. Or, depuis plus de 10 ans, les libéraux ont ignoré le rapport des commissaires et balayé l’enjeu des accommodements religieux sous le tapis. De toute évidence, Jean Charest a voulu acheter du temps; la commission n’était qu’une fumisterie. Depuis, les libéraux ont largement démontré leur incapacité à défendre le caractère laïque de la société québécoise.
2008 : L’ex-vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, a produit un rapport accablant sur la gestion de l’octroi, en 2008, de 18 000 places en garderie par la ministre de la Famille libérale, Michelle Courchesne. Près du quart des projets ont été retenus alors que leur qualité était jugée insatisfaisante. De plus, la ministre a usé de son pouvoir discrétionnaire pour approuver des projets qui avaient été rejetés par ses fonctionnaires.
2009 : En 2009, le scandale des FIER éclate au grand jour. Des millions devant servir à créer des emplois au Saguenay et au Lac-Saint-Jean ont été détournés vers des entreprises de Montréal appartenant à des libéraux!
2010 : L’ex-ministre Marc Bellemare soutient que Franco Fava (encore lui!) et Charles Rondeau, deux financiers du PLQ, l’auraient forcé à nommer des juges. Surtout, il affirme que Jean Charest lui-même lui a ordonné de se plier à leurs exigences. Chantal Landry directrice de cabinet adjointe de Charest, avait pour sa part révélé devant la Commission Bastarache qu’elle indiquait l’allégeance politique des candidats à la magistrature sur leur curriculum vitae.
2011 : En 2011, Sam Hamad est nommé ministre du Développement économique. L’influence de Marc-Yvan Côté sur « son ami Sam » est de notoriété publique depuis la parution d’un reportage de Radio-Canada en 2016. Pendant plusieurs années Sam Hamad sera une source d’information stratégique pour Marc-Yvan Côté. Pour sa part, Marc-Yvan Côté s’activera pour le financement politique de son ami Sam.
2012 : En avril 2012, Marc-Yvan Côté, l’influent colleteur de fonds, se retrouve au centre d’un reportage de Radio-Canada sur le financement illégal au Parti libéral. Au lendemain de la diffusion, Philippe Couillard offre son soutien à son ami : « Si tu as le goût d’en parler avec un ami et de “brainstormer” ne te gêne pas. (…) Et si tu veux monter au lac relaxer, la porte est ouverte!», lui écrit-il. Couillard soutien pourtant n’avoir aucun lien avec M. Côté.
2013 : Dix ans après l’arrivée des libéraux au pouvoir, le financement occulte du parti est dans la mire des autorités policières. En 2013, le siège social du PLQ est perquisitionné par l’UPAC et Philippe Couillard lui-même reçoit la visite de deux enquêteurs de l’escouade Marteau à son domicile, le bras policier de l’UPAC.
2014 : Il aura fallu bien peu de temps à l’administration Couillard pour abandonner la protection de nos sièges sociaux. Le cabinet de Jacques Daoust approuve en 2014 la liquidation des 11,1 millions d’actions de RONA détenues par Investissement Québec, ce qui mènera à l’achat de la compagnie par le géant Lowes. L’histoire ne dira jamais qui de Jacques Daoust, de son chef de cabinet ou du cabinet du premier ministre a réellement autorisé que l’on largue RONA.
2015 : La Commission Charbonneau, qui prend fin en 2015, est sans contredit un moment fort des quinze années libérales. On retiendra en définitive que Nathalie Normandeau, son ancien chef de cabinet Bruno Lortie et Marc-Yvan Côté, tous témoins lors de la commission, font face à diverses accusations pour complot, fraude envers le gouvernement, corruption, abus de confiance, trafic d’influence, pots-de-vin et usage de documents contrefaits.
2016 : Pietro Perrino, un libéral notoire, devient « gagnant à vie » alors qu’il est nommé secrétaire général associé au Conseil exécutif du gouvernement. M. Perrino avait été mêlé au scandale des FIER en 2009. M. Perrino a également travaillé comme organisateur en chef pour l’ex-maire de Laval, Gilles Vaillancourt, coupable de complots, fraudes et abus de confiance.
2017 : Coup de tonnerre en 2017 : l e Bureau d’enquête du Journal de Montréal dévoile que Jean Charest et Marc Bibeau ont fait l’objet de surveillance policière au moins jusqu’en 2016, dans le cadre d’une enquête sur les liens entre le financement politique et l’octroi de contrats publics. L’enquête étant toujours en cours.