Magdaline Boutros >
La Fédération des femmes du Québec (FFQ) a pris un virage abrupt, dimanche, en reconnaissant la prostitution comme un travail auquel consentent des femmes. Une prise de position qui pourrait conduire certaines membres à claquer la porte de l’organisme.
Jusqu’alors, la FFQ s’était abstenue de prendre position sur l’enjeu de la prostitution, notamment en raison de l’absence de consensus au sein du mouvement féministe.
Au terme d’une assemblée générale extraordinaire (AGE), qui s’est échelonnée sur plus de 10 heures dimanche à Montréal, les quelque 150 membres de la FFQ présentes ont voté majoritairement pour la proposition controversée reconnaissant « l’agentivité des femmes dans l’industrie du sexe, incluant le consentement à leurs activités », l’agentivité étant la capacité pour une personne d’agir.
[…]Voile islamique
Lors de l’AGE de dimanche, le vote sur une autre proposition controversée, touchant cette fois le voile islamique, a été reporté. « Les membres avaient besoin de plus d’information, plus spécifiquement sur le lien entre la position [adoptée] en 2009 et cette nouvelle proposition », a mentionné Mme Bouchard. La proposition a donc été renvoyée au conseil d’administration et sera soumise ultérieurement aux membres.
En 2009, la FFQ s’était opposée à l’interdiction du port de signes religieux pour les fonctionnaires, à l’exception de celles travaillant en position d’autorité. La nouvelle proposition visait à étendre cette mesure à toutes les femmes, peu importe leur choix de carrière. La semaine dernière, Mme Bouchard avait fait valoir que la FFQ ne veut pas « faire partie de la structure qui va empêcher [les femmes voilées] d’avancer […] même si on a une incompréhension ou si on n’est pas d’accord ».
On ne veut pas empêcher les femmes voilées d’avancer mais c’est la condition des femmes que l’on fait reculer