Jonathan Tremblay >
Après avoir créé une controverse sur les réseaux sociaux avec la publication d’un message invitant à un débat sur la « vasectomie obligatoire à 18 ans », la présidente de la Fédération des femmes du Québec assure maintenant que c’était une simple provocation.
Si c’est bien vrai, cela semble avoir fonctionné, car les réseaux sociaux se sont vite enflammés lundi.
«On devrait discuter de la vasectomie obligatoire à 18 ans», a écrit en avant-midi Gabrielle Bouchard, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), sur ses comptes personnels Twitter et Facebook.
Certains sont allés jusqu’à demander le congédiement de la présidente pour ce message de 10 mots.
Avortement
En réplique, la Fédération des femmes a soutenu en après-midi qu’il s’agissait d’une controverse désirée.
Deux chroniques critiques sur le sujet, sur le site internet du Journal, avaient déjà été diffusées.
C’était «en réponse aux récentes attaques contre le droit à l’avortement des femmes ici et ailleurs», a écrit l’organisation dans un communiqué, assurant «n’avoir aucune intention de rendre la vasectomie obligatoire pour les hommes âgés de 18 ans».
Mme Bouchard et la FFQ prétendent que des «polémiques futiles» sont montées en épingle quand il est question des droits des hommes. Et à l’opposé, elles considèrent que la société remet en cause ceux des femmes «sans que cela génère autant de réactions publiques».
Attirer l’attention
«Parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en…», résume Bernard Motulsky, professeur en communication à l’UQAM. «C’est un groupe de pression, donc il faut qu’il attire l’attention. C’est une tactique utilisée pour lancer des discussions.»
Selon lui, cette stratégie pourrait poser problème à Mme Bouchard si elle est utilisée à outrance. Celle-ci, qui n’en est pas à sa première controverse, est déjà fortement critiquée.
Appelée à réagir, Mariane Labrecque, de la Fédération du Québec pour le planning des naissances, dit avoir compris dès le départ la boutade de la FFQ.
Monsieur ne faisait que tâter le terrain. Il a compris que le Québec n’était pas encore prêt, et a fait marche arrière.