Joseph Facal >
Avez-vous déjà vu une équipe de hockey aborder une série éliminatoire en disant : « On le sait bien qu’on est battus d’avance » ?
Non, l’entraîneur dira : « C’est sûr qu’on ne part pas favoris, mais ça se joue sur la glace, si on se bat comme des enragés, si notre gardien en vole une… »
C’est pareil en politique.
Centre
Le PQ ne le dira pas publiquement, mais il a renoncé à lutter pour le pouvoir et espère uniquement sauver les meubles.
Son seul souci est d’exister en tant que force politique viable au lendemain du 1er octobre.
Sur quoi est-ce que je m’appuie pour avancer cela ?
C’est simple : au Québec, depuis longtemps, le pouvoir loge au centre.
Les Québécois ne sont pas tous des centristes, mais la majorité est « centriste », faute d’un meilleur terme, en ce sens qu’elle est modérée, pragmatique, raisonnable, allergique aux secousses.
[…]
Les Québécois n’ont JAMAIS porté au pouvoir un parti de la gauche musclée ni ne sont passés près de le faire.
Bref, la grande majorité des électeurs loge entre le centre gauche et le centre droit.
Ces gens ne raisonnent pas à partir de ces étiquettes abstraites, mais leur sensibilité, leurs préférences logent sous cette enseigne.
Déplacement
Or, à quatre mois des élections, que voit-on ?
On voit que la CAQ adoucit ses positions pour essayer de se stationner le plus possible au centre de l’échiquier.
Cela entraîne des contorsions et des volte-face, mais l’électeur normal s’en soucie infiniment moins que les analystes politiques.
Simultanément, on voit que le PQ ne lui dispute plus le centre. Il l’a concédé, renonçant ainsi au pouvoir.
Le PQ se déporte vers la gauche pour aller chasser sur les terres de Québec solidaire, qui végète pourtant à 10 % des intentions de vote.
Quand vous proposez la gratuité à l’université, c’est que vous savez parfaitement que vous ne serez pas en position de devoir la réaliser.