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Grand Remplacement : 9 millions de dollars par an pour ne pas franciser les immigrants

Lisa Marie-Gervais >

Le programme de francisation échoue sur toute la ligne. Moins du tiers des immigrants qui ne parlent pas français ont eu des cours de langue et aucun suivi n’a été fait auprès de ceux qui n’en ont pas fait ou qui ont abandonné les cours, révèle le rapport de la vérificatrice générale rendu public jeudi. Autre constat accablant : les taux de réussite sont désastreux et très peu d’immigrants sont capables de fonctionner en français au quotidien après avoir terminé les huit niveaux.

Très sévère à l’endroit du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), l’audit pointe le manque de concertation entre les ministères qui offrent des cours et les iniquités dans l’aide financière accordée aux immigrants en francisation. Ces deux problèmes devaient pourtant être réglés, selon ce qu’avait promis le gouvernement libéral dans son dernier budget, notamment par la mise sur pied d’un guichet unique et l’ajout de 107 millions en francisation.

Selon les plus récents indicateurs du MIDI, entre 2010 et 2013, à peine 30,9 % des quelque 50 000 immigrants (16 ans et plus) ne parlant pas français avaient participé à des cours de francisation. Or, « le MIDI n’effectue aucun suivi individuel des personnes immigrantes qui ont déclaré ne pas connaître le français et qui n’ont pas participé à des cours du ministère », a souligné la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, dans son rapport qui couvre la période 2011-2017.

 

La catastrophe linguistique

 

Les taux de réussite du cours de francisation sont désastreux. La vaste majorité des immigrants n’atteignent pas le niveau 8, soit le « seuil d’autonomie langagière visé », c’est-à-dire le niveau minimal de français déterminé par le MIDI pour décrocher un emploi ou entreprendre des études postsecondaires. À l’oral, seulement 9 % réussissent à se rendre à ce niveau. À l’écrit, ils sont à peine 3,7 % en « compréhension écrite » et 5 % en « production écrite ».

Les désistements et abandons sont nombreux. Au cours des cinq dernières années, 17 % des personnes inscrites en francisation à temps plein et 9 % de celles inscrites à temps partiel ne se sont pas présentées au cours. C’est parce que les délais d’attente, entre l’inscription et le début des cours, sont trop longs (deux à trois mois en moyenne), suggère la vérificatrice générale après analyse des données. Quant au taux d’abandon, l’an dernier, il était de 31 % pour les cours avancés.

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L’intégration critiquée

Le chapitre consacré à l’intégration des immigrants est tout aussi catastrophique. Il révèle de nombreuses lacunes et errances de la part du ministère, qui verse annuellement 9 millions à 86 organismes partenaires. Leurs besoins sont toutefois mal évalués, et des ententes sont signées pour octroyer des budgets qui ne sont donc pas adéquats. La vérificatrice générale juge « inappropriés » le suivi et l’encadrement du ministère, qui ne visite plus aucun organisme depuis trois ans. En clair : la gestion de l’intégration est déficiente et se fait à l’aveugle.

Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, n’est pas étonné. « Il n’y a pas d’échange entre le MIDI et les organismes. On aimerait que ça s’améliore, mais on prêche dans le vide », dit-il, ajoutant que ça fait longtemps que le milieu réclame des changements.

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Lire l’article en intégralité sur Le Devoir.

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