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La francisation est une catastrophe : il faut réduire le nombre d’immigrants

Pierre Graveline >

Le Québec accueille année après année quelque 50 000 personnes immigrantes. Plus du tiers d’entre elles arrivent ici sans aucune connaissance de la langue française. Parmi ces dernières, selon un rapport de la vérificatrice générale du Québec publié en novembre 2017, à peine 30,9 % s’inscrivent à des cours de français. Qui plus est, le taux d’abandon (18 %) est très élevé, et les taux de réussite désastreux (moins de 10 %). En somme, parmi la minorité de personnes immigrantes qui suivent un cours de français, plus de 90 % de celles qui le terminent seraient incapables de fonctionner au quotidien en français. Que conclure sinon que la politique gouvernementale de francisation des nouveaux arrivants est un fiasco ?

Or, selon un sondage réalisé par la firme Léger en mars 2018 pour la Fondation Lionel-Groulx et le Mouvement national des Québécoises et Québécois, 76 % des Québécois et 85 % des francophones considèrent que la francisation des personnes immigrantes est un enjeu vital pour l’avenir du Québec. Un enjeu vital ! La majorité (57 %) estime que cette francisation est un échec. 78 % croient que la francisation de ces personnes relève de la responsabilité du gouvernement du Québec. 84 % pensent que « suivre des cours de français pour les nouveaux arrivants devrait être obligatoire ».

À travers ces chiffres, que disent donc les Québécois à leurs dirigeants ? Ils expriment leur profond attachement à la langue française, leur inquiétude quant à l’échec de la francisation des nouveaux arrivants, leur souhait que cette mission essentielle du gouvernement du Québec ne soit plus négligée, leur volonté que toute politique d’immigration soit accompagnée d’une nouvelle politique de francisation beaucoup plus efficace. Seront-ils écoutés ?

Alors que s’amorce une campagne électorale qui décidera du prochain gouvernement du Québec, nous lançons aujourd’hui un appel à tous les partis politiques : n’occultez pas cet enjeu. Répondez aux attentes des citoyennes et des citoyens. Proposez une politique de francisation des nouveaux arrivants dans le réseau scolaire, sur les lieux de travail et dans les milieux communautaires qui soit concrète, réaliste et efficace. Engagez-vous à y consacrer les ressources humaines et financières appropriées.

Parmi les quelque 6000 langues parlées sur la Terre, la langue française, cette belle langue que nous partageons avec 275 millions de personnes, est la 5e langue la plus parlée. Elle est présente dans 80 pays et sur les cinq continents. Elle est la 4e langue sur Internet, la 3e langue des affaires, la 2e langue dans les institutions internationales, la 2e langue seconde la plus enseignée sur la planète après l’anglais.

N’est-il pas légitime et urgent que, dans le seul État francophone en Amérique du Nord, notre gouvernement prenne tous les moyens nécessaires pour promouvoir notre langue commune auprès des nouveaux arrivants, leur ouvrant ainsi la porte d’entrée de notre culture et leur assurant une intégration réussie à la vie économique, sociale et démocratique de notre nation ?

> L’article sur le site de la Fondation Lionel-Groulx.

* Cette lettre est cosignée par :

Frédéric Bastien, historien,

Jacques Beauchemin, professeur de sociologie UQAM,

Louise Beaudoin, ancienne ministre,

Éric Bédard, historien,

Alexandre Belliard, auteur-compositeur,

Djemila Benhabib, écrivaine,

Étienne-Alexis Boucher, président du Mouvement national des Québécoises et Québécois,

Nicole Boudreau, administratrice de la Fondation Lionel-Groulx,

Nicolas Boulerice, chanteur et musicien du groupe Le Vent du Nord,

Daniel Boyer, président de la FTQ,

Gilles Broué, président de la SNQ des Laurentides,

Claudette Carbonneau, présidente des OUI Québec,

Louise Chabot, présidente de la CSQ,

Solange Chalvin, ex-directrice de la francisation des entreprises à l’OQLF,

François Champagne, administrateur de sociétés,  

Robert Comeau, historien, président de la Société historique de Montréal,

Nicole Côté, artiste-sculpteure, présidente-fondatrice de la résidence d’artistes D’Arts et de rêves à Sutton,

Christian Daigle, président général du SFPQ,

Denys Delâge, historien,

René Derouin, artiste multidisciplinaire,

Gaston Deschênes, historien,

Rita Dionne-Marsolais, administratrice de sociétés et présidente de l’Amicale des anciens parlementaires du Québec,

Hélène Dorion, écrivaine,

Louis-Philippe Dubois, directeur général du Mouvement Québec français,

Joseph Facal, ancien ministre et professeur à HEC Montréal,

Andrée Ferretti, écrivaine et indépendantiste,

Lucia Ferretti, historienne UQTR,

Guy Fournier, cinéaste et auteur,

Jocelyn Gagné, président de la SSJB du Centre-du-Québec,  

Pauline Gill, auteure,

Jacques Girard, président de la Fondation Lionel-Groulx,

Monique Giroux, animatrice,

Louise Harel, conférencière,

Micheline Lachance, écrivaine,

Raymond Lafontaine, président retraité du Groupe LGS Inc.,

Henri Lamoureux, écrivain et socio-éthicien,

Gilles Laporte, porte-parole de la Coalition pour l’histoire,

Maxime Laporte, président général de la SSJB de Montréal,

Manon Leriche, présidente de Films Pea Soup Inc.,

Jacques Létourneau, président de la CSN,

Sylvain Mallette, président de la FAE,

Jean Marsolais, retraité,

Robert Marquette, 2e vice-président du MNQ,

Alain Martineau, 1er vice-président du MNQ,

Pierre Nepveu, écrivain,

Micheline Paradis, administratrice de sociétés,

Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor,

Yann Perreau, auteur-compositeur-interprète,

Paul Piché, auteur-compositeur-interprète,

Lorraine Pintal, directrice du Théâtre du Nouveau Monde,

Sébastien Ricard, comédien et musicien,

Clément Richard, ex-président de l’Assemblée nationale du Québec,

Simon Pierre Savard-Tremblay, auteur et chroniqueur,

Gaston St-Jacques, vice-président de la SNQ de Chaudière-Appalaches,

Denis Vaugeois, historien et éditeur,

Akos Verboczy, auteur

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2 commentaires

  1. Lafleche Bernard

    Bravo…Avec la CAQ…il y aura un test de valeur…pour fonctionner en français..

  2. Je me dis que si j’étais accueillie dans un pays dont la langue m’est étrangère, oui, je me responsabiliserais à en apprendre la langue bien avant de mettre le pied sur leur terre. Mais aussi, je m’attendrais à ce que le pays qui m’a ouvert les bras respecte mon effort et s’assure que je puisse progresser bien vite dans l’apprentissage de leur langue de communication. J’assumerais que c’est la meilleure démonstration du fait que ce pays soit heureux de mon arrivée AUPRÈS d’eux et mette en oeuvre tous les mécanismes me permettant de vite m’intégrer à titre de citoyenne à part entière… et non pas comme simple paire de bras à moindre coût.

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