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Quelque temps avant la guerre en Ukraine, le gouvernement du Québec avait décidé de bannir l’exploitation locale des hydrocarbures, notamment du gaz naturel, malgré la demande mondiale croissante et la pénurie qui s’installait. Si certains ont applaudi cette décision en évoquant la protection de l’environnement, nous pouvons aujourd’hui constater à quel point cette fermeture d’un secteur économique à grand potentiel est dommageable, tant pour le bas de laine collectif des Québécois, que pour le combat contre les changements climatiques. Québec doit revenir sur sa décision d’interdire l’exploitation du gaz naturel.
Déshabiller Paul pour habiller Robert
Économiquement, il est très trivial de constater à quel point la décision de ne pas produire localement du gaz naturel de manière durable est dommageable. Seulement pour les basses terres du Saint-Laurent, le potentiel économique du gaz naturel s’élèverait à 93 milliards de dollars (G$) pour notre PIB provincial, selon l’Institut canadien de recherche énergétique. D’ailleurs, les Abénakis de Wôlinak [Centre-du-Québec, NDLR] seraient disposés et intéressés à exploiter ce potentiel, de concert avec des entreprises d’extraction.
Sachant que la demande mondiale augmentera d’environ 29 % d’ici 2040 selon l’Agence internationale de l’énergie et que des pays européens comme l’Allemagne cherchent présentement des fournisseurs de gaz naturel, il est clair que le Québec pourrait tirer son épingle du jeu. Ce n’est pas pour rien que des entreprises comme Ressources Utica avaient acquis de nombreux permis auprès du gouvernement pour exploiter le gaz naturel au Québec, avant de se faire exproprier.
La totalité du gaz naturel que nous consommons au Québec provient de l’Ouest canadien et des États-Unis. Ce sont plus de 5G$ annuellement que nous envoyons à ces deux régions pour notre consommation locale de gaz naturel et de pétrole, selon le Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles. La production de gaz naturel au Québec pourrait combler une bonne partie de la demande domestique, ce qui favoriserait l’enrichissement des Québécois via les impôts perçus. Sans oublier qu’avec le réseau souterrain d’Énergir de plus de 11 000 kilomètres, qui distribue environ 97 % du gaz consommé au Québec, nous aurions un distributeur local de confiance et efficace.
Avec la pénurie mondiale de gaz naturel actuelle, deux phénomènes se produisent. Des pays comme le Qatar et les États-Unis – qui ne sont pas en mesure de produire du gaz naturel de manière aussi écologique que nous le pourrions au Québec grâce entre autres à l’hydroélectricité – augmentent leur production pour répondre à la demande. Et plusieurs pays comme la Chine et l’Inde décident de revenir au charbon comme source d’énergie étant donné le manque de gaz naturel sur les marchés mondiaux. N’oublions pas qu’en seulement 14 heures et 53 minutes, la Chine émet autant de GES que l’objectif de réduction du Québec de 1990 à 2020. Un retour au charbon pour ce pays est extrêmement néfaste pour l’environnement.Ainsi, en interdisant l’exploitation du gaz naturel local, le Québec nuit à la croissance économique de la province et contribue à augmenter les opportunités économiques pour d’autres pays plus pollueurs. En déshabillant Paul, on a habillé Robert. Le hic, c’est que Robert ne se soucie pas autant de la protection de l’environnement et n’hésitera pas à saisir toutes les opportunités qui se présentent à lui.
La lutte aux changements climatiques, un combat mondial
Dans un monde idéal, nous produirions seulement des sources d’énergie 100 % propre, et nous émettrions beaucoup moins de GES dès maintenant. Toutefois, afin de se rendre à cet idéal, nous devons passer par une transition pour éviter de diminuer radicalement nos niveaux de vie et de nuire aux pays en voie de développement. Le gaz naturel nous permet justement de passer d’énergies plus polluantes comme le charbon et le mazout aux énergies plus écologiques.
En 2020, il y avait deux fois plus d’énergie produite par des centrales au charbon que par les énergies renouvelables dans le monde. Sans compter que la pénurie actuelle de gaz naturel a favorisé l’augmentation de la consommation mondiale de charbon, qui devrait atteindre 8 milliards de tonnes en 2022, soit un record historique. Pourtant le gaz naturel est bien moins polluant que le charbon. De 2010 à 2018, la conversion de centrales électriques au charbon vers le gaz naturel a diminué les émissions mondiales de 500 millions de tonnes de CO2, ce qui équivaut à remplacer 200 millions de voitures à essence par des voitures électriques.
[…]>>> Lire le texte complet de Miguel Ouellette
Pour en savoir plus :
Des Premières Nations réitèrent leur appui à Coastal GasLink | Radio-Canada.ca
Le Québec met officiellement fin à l’exploration pétrolière et gazière | Le Devoir
La répartition des revenus et des dépenses du gouvernement fédéral par province* (parl.ca)
16,3 milliards : le chiffre qui tue | La Presse
La Russie coupe le gaz à une grande partie de l’Europe, ce que l’on sait (huffingtonpost.fr)
Réouverture d’une centrale à charbon en France : un mal nécessaire? – ladepeche.fr
L’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas annoncent un retour au charbon – Charente Libre.fr
GNL Québec présentera son projet d’exportation au Sénat français | Le Devoir