Jérôme Blanchet-Gravel >
Un nouveau parti de droite au Canada
Maxime Bernier a confirmé qu’il allait fonder un nouveau parti de droite au Canada. Une formation «réellement conservatrice» parce que le député reproche à ses anciens collègues de s’être trop rapprochés du centre. L’élu n’entend pas perdre de temps: dans les prochains jours, il mettra la main à la pâte en vue de créer son grand parti.
«Dans les prochains jours, je vais m’atteler à rédiger la constitution du parti que je vais fonder. Je vais contacter Élections Canada pour regarder les procédures. La deuxième étape sera de créer le manifeste du parti. Pour ce faire, je vais m’inspirer des politiques que j’ai déjà mises de l’avant lors de ma dernière course au leadership au Parti conservateur», a affirmé Maxime Bernier en entrevue avec Sputnik.
Les reproches adressés au Parti conservateur concernent à fois l’économie et le multiculturalisme. Premièrement, Maxime Bernier accuse son ancienne formation de ne pas défendre une véritable politique de libre-échange. Deuxièmement, il l’accuse d’empêcher la critique d’un modèle de société menant à la ghettoïsation. Un modèle défendu par l’actuel Premier ministre, Justin Trudeau.
«Le multiculturalisme à l’extrême peut, oui, mener à la ghettoïsation, et c’est pour ça qu’il faut s’assurer d’une bonne intégration des immigrants, pour eux-mêmes d’abord, et pour la société canadienne ensuite.»
Maxime Bernier insiste beaucoup sur ce point: il voit la diversité culturelle comme une richesse, mais pense que sa valorisation extrême mène à la division.
«Ce que je reproche au gouvernement libéral de Trudeau, c’est de faire la promotion de la diversité à outrance. On est pour la diversité, mais on devrait mettre plus le focus sur l’unité. Il faut nous assurer de pouvoir accompagner les gens qui viennent ici, pour qu’ils puissent s’intégrer à la société canadienne.»
Maxime Bernier fait toutefois la différence entre le multiculturalisme et l’immigration. Selon lui, s’opposer au multiculturalisme ne veut pas dire de s’opposer à l’immigration. Au contraire, il pense que le Canada ne doit pas revoir à la baisse le nombre d’immigrés qu’il accueille en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Pour s’adapter à la nouvelle réalité démographique, il propose de revoir les critères de sélection des immigrés pour favoriser le développement économique:
«Il faut changer le ratio des catégories d’immigration au Canada. Il faut beaucoup d’immigration économique, et un peu moins d’immigration basée sur la réunification des familles, et continuer à accueillir un certain nombre de réfugiés. On manque de main-d’œuvre au Canada, alors la demande, elle est là.»
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Enfin, Maxime Bernier s’est dit très optimiste pour l’avenir de son parti. Il a même cité en exemple le parcours d’Emmanuel Macron.
«Le président de la France, Monsieur Macron, a quitté le Parti socialiste moins d’un an avant les présidentielles françaises, et a réussi à créer un nouveau parti et à devenir président. Dans cette optique, je pense que tout est possible. Je pense que je peux être l’alternative conservatrice à Justin Trudeau lors de la prochaine campagne électorale.»
Même si il a pris un nom historique et possède un petit caucus de députés québécois junior essentiellement de la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches, c’est encore le Reform Party/Alliance canadienne. C’est intéressant de suivre cette crise au PC du point de vue du Canada-anglais car c’est la présence du lobby des producteurs laitiers qui fait scandale(aucun mot sur le lobby pro-israélien ou le patronat). L’élection du chef, la nouvelle stratégie et la présence des producteurs laitiers, c’est ce qui dérange. Bernier est une façade, un Canadien-français de service(déjà vu). Comme dans les années 80 qui mena à la création du Reform Party, ce qui motive les critiques de Scheer et du PC, c’est que le Québec prend trop de place. Ils aiment mieux perdent et saboter leur parti que voir le vrai Québec francophone avoir véritablement de l’influence.