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Les critiques continuent de pleuvoir sur le gouvernement caquiste, qui a renoncé mercredi à sa promesse d’inclure la notion de sécurisation culturelle dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux et refusé la veille une proposition visant à renforcer la protection des élèves autochtones.
[…]« Cette mesure législative n’était qu’une bien petite arme pour combattre un aussi grand fléau que celui du racisme dans le système de santé et des services sociaux, voilà maintenant que le Québec fait volte-face et renonce à mettre en place cette timide mesure », dénoncent les chefs de l’APNQL dans un communiqué de presse publié vendredi.
[…]« Est-ce que le ministre réalise à quel point c’est une gifle au visage des Autochtones, en particulier des Atikamekw et de la famille de Joyce ? a demandé la députée péquiste de Joliette, Véronique Hivon. Est-ce que le gouvernement réalise qu’il est en train de miner encore davantage la confiance tellement effritée entre les Autochtones, le gouvernement et ses institutions ? Que vaut la parole du gouvernement quand il s’agit des Autochtones ? »
Son collègue libéral Gregory Kelley a par ailleurs noté que le mot « autochtone » n’apparaît nulle part dans le plan de « refondation » du système de santé déposé mardi à Québec.
[…]Manon Massé, responsable en matière d’affaires autochtones pour Québec solidaire, a quant à elle dénoncé la situation en publiant un communiqué de presse vendredi. « C’est honteux : en brisant sa promesse, le ministre Lafrenière afflige encore plus les communautés autochtones et porte atteinte à la mémoire de Joyce Echaquan, a-t-elle soutenu. C’est sûr que quand un gouvernement refuse de reconnaître le racisme systémique, la source des discriminations vécues par les Autochtones, il n’est peut-être pas si étonnant de le voir abandonner ses promesses. »
Éducation
Plus tôt cette semaine, Le Devoir rapportait que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, avait lui aussi rejeté une proposition visant à renforcer la protection des élèves autochtones, comme recommandé par la commission Viens il y a plus de deux ans et demi. Cette décision a elle aussi été vivement critiquée par les oppositions et le Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN).
[…]L’APNQL dénonce le « déni systématique » du gouvernement à l’endroit des réalités propres aux Premières Nations et met en doute sa réelle volonté de changer les choses. « Devant un gouvernement qui se targue d’être dans l’action et de rechercher des solutions concrètes, nous sommes en droit de douter de sa réelle bonne foi », concluent les chefs de l’APNQL.