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Il s’est passé quelque chose de très révélateur après le premier débat des candidats à la chefferie du PQ, le 26 août. En conférence de presse, Paul St-Pierre Plamondon, Frédéric Bastien, Guy Nantel et Sylvain Gaudreault ont reçu quelques questions en anglais de la part de journalistes anglophones.
Or, tous ont choisi de répondre dans la langue de Margaret Atwood et des joueurs de la NHL. Tous.
Pourtant, ce sont les mêmes qui se disent aussi prêts à renforcer le statut du français, seule langue officielle du Québec. Et qui, s’ils deviennent le futur premier ministre, seront responsables de porter cet héritage sur leurs épaules. Ce qui peut vouloir dire, oui, d’éviter de faire comme Philippe Couillard, à qui on a vivement reproché de s’adresser en anglais à la presse comme à ses interlocuteurs dès qu’il sortait du Québec.
Dans les provinces anglophones du Canada, aucun premier ministre ne répond à des questions en français. Aucun. Même au Nouveau-Brunswick, province officiellement bilingue, Blaine Higgs est incapable de prononcer un seul mot dans la langue d’Antonine Maillet ou de Radio Radio.
Je me suis farci les 51 minutes du dernier discours sur l’état de la province de Higgs et je n’ai rien entendu qui s’apparente à une autre langue que sa mother tongue. Une interminable heure pendant laquelle il n’exprime aucun malaise devant la chose.
Partout au Canada hors Québec, les journalistes francophones doivent donc tout traduire. Toujours.
Au Québec, au contraire, les journalistes anglophones n’ont jamais à traduire : même les défenseurs les plus zélés du français plient.
Alors qu’on arrête de nous prendre pour des imbéciles : quand on aspire à devenir chef du Parti québécois, celui de la loi 101, on s’assume. Pourquoi ne pas répondre en français à ces journalistes, tout à fait capables de comprendre et de traduire du français à l’anglais ?
Je l’avais dit que les péquiste sont trop moux.
En effet déplorable. Mais il faut leur laisser savoir.