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Publiée cette semaine, une étude très attendue du Conseil supérieur de la langue française (CSLF) révèle des faits accablants quant aux pratiques linguistiques des ministères et organismes du Québec. « C’est encore pire que ce que nous avions anticipé ; il y a matière à sonner l’alarme », a déclaré Maxime Laporte, président du Mouvement Québec français (MQF).
Voilà plusieurs années que les forces vives du combat pour le français exigeaient qu’une telle prise de mesure soit effectuée. À la lumière des informations publiées, le ministre Simon Jolin-Barrette a signifié sa volonté d’agir à « court terme » afin que l’appareil gouvernemental respecte enfin la lettre et l’esprit de loi 101.
Maxime Laporte a fait valoir : « Cette volonté politique, que nous saluons, doit impérativement se traduire en actes ; or ce « court terme » devra, en effet, être très court, vu la gravité de la situation. »
Des données absolument renversantes
Comme en témoignent les tableaux en annexe, tirés de l’étude du CSLF, « l’administration publique québécoise, financée à même nos impôts, contribue quotidiennement, par ses pratiques de bilinguisme institutionnel, à éroder le statut de la langue française au Québec. Le français ne serait-il donc officiel qu’à moitié ? », a affirmé Me Laporte.
À rebours de nos objectifs de francisation, nos concitoyens allophones se voient traités, plus souvent qu’autrement, comme s’ils étaient des anglophones en puissance. Dans l’Ile de Montréal, par exemple, près du trois-quart des membres du personnel des ministères et organismes témoignent qu’ils doivent utiliser l’anglais dans leurs interactions orales avec les usagers. À Laval, cette proportion s’élève à 80,7 %. En Outaouais, elle atteint 88 % ! Dans 40 % des cas, cela survient plus d’une fois par semaine. Or, rappelons que selon les données du dernier recensement, les Québécois de langue maternelle anglaise ne constituent que 8,1 % de la population.
En totale violation des politiques relatives à la langue des communications avec les corporations établies au Québec, nos autorités publiques n’hésitent pas non plus à privilégier l’anglais, ce qui est indéfendable.
Pour l’ensemble du Québec, c’est près de la moitié du personnel de l’administration publique qui, dans ses interactions orales avec les personnes morales et les entreprises, doit couramment utiliser la langue de Shakespeare. À Montréal et Laval, ce chiffre est d’environ 65 %. En Outaouais, c’est 78,3 % ! Quant aux communications écrites, le pourcentage se situe à 39,1 % pour le Québec, 51,2 % dans la région administrative de Montréal et 62,7 % en Outaouais.