Alain Laforest >
Dans une lettre de trois pages, dont TVA Nouvelles a obtenu copie, les ministres de l’Immigration David Heurtel et des Relations canadiennes Jean-Marc Fournier réclament au fédéral le remboursement de la totalité des sommes encourues pour la prise en charge des demandeurs d’asile.
«Nos estimations à date nous disent qu’on est déjà à 146 millions de dollars», nous explique David Heurtel. Il faut non seulement réclamer ces frais-là du gouvernement fédéral, mais il faut également revoir en profondeur le système qui crée ces coûts-là.»
Il répète que la gestion du mouvement des demandeurs relève de la responsabilité du gouvernement fédéral, mais que durant cette situation qu’il qualifie d’exceptionnelle, le Québec a dû assumer les frais pour l’aide de dernier recours, l’hébergement, les soins de santé, l’éducation, l’aide juridique.
L’invasion migratoire payée par les taxes et impôts des Québécois
S’adapter aux réalités québécoises
Dans la lettre envoyée au ministre fédéral de l’Immigration, on écrit que depuis la réforme fédérale en 2012, le nombre de demandeurs d’asile au Québec est passé de 3500 à près de 25 000 en 2017, une augmentation de 700 %.
«Au Québec, on a plus de 50 % des demandeurs d’asile au Canada, c’est une réalité particulière, alors on ne peut pas avoir un système d’immigration, un système de demandeurs d’asile qui est exactement le même pour tout le pays. On est dans une nouvelle réalité par rapport aux demandes d’asile, on le voit le président Trump ne reculera pas», se désole M. Heurtel.
Dans la seule journée de mardi, fait remarquer le ministre à TVA Nouvelles, il y aura une cinquantaine de personnes qui vont entrer de façon irrégulière au Québec. «Il faut un système moderne qui puisse traiter rapidement les demandes d’asile, qui puisse également répondre à nos besoins en matière de main-d’œuvre, alors s’il y a des gens qui traversent, il faut rapidement les mettre au travail», insiste le ministre qui répète que seulement 10% des demandeurs resteront au Canada après un processus qui peut pendre jusqu’à cinq ans.