Jérôme Blanchet-Gravel >
Aux États-Unis, les dernières échauffourées ayant opposé l’extrême droite « confédérée » à l’extrême gauche « abolitionniste » ont été l’occasion pour plusieurs militants multiculturalistes de proposer une révision en profondeur de l’histoire. Le retrait de plusieurs statues de personnages historiques ayant pris part à la guerre de Sécession (1861-1865) du côté du sud a suscité un réel enthousiasme chez certaines élites politiques.
L’emballement autour de ce nouveau révisionnisme est tel que, quelques jours après la controverse meurtrière entourant la statue du général Lee à Charlottesville, le maire de New-York songeait à retirer celle de Christophe Colomb située en plein cœur de Manhattan. L’objectif du maire : épurer sa ville de tout monument jugé offensant pour l’une ou l’autre des minorités culturelles en présence. Et dans le cas du découvreur de l’Amérique, en particulier : se désolidariser symboliquement de l’entreprise conquérante américaine ayant mené à la disparition de peuples autochtones.
L’histoire est-elle raciste?
La réécriture de l’histoire est donc bel et bien entamée. Selon plusieurs, il s’agirait d’en finir une fois pour toutes avec le roman national des démocraties occidentales. Une fresque de l’imaginaire qui ne mettrait en scène que des hommes blancs hétérosexuels, un récit démodé qui ne serait plus conforme au nouveau programme multiculturaliste à appliquer. L’histoire telle que conçue par les vieux esprits occidentaux serait une sorte d’hagiographie réactionnaire, une présentation répétitive et complètement biaisée de leurs exploits véhiculant des préjugés à l’endroit des minorités.
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