Philippe Plamondon >
La campagne électorale des élections législatives italiennes a pris fin vendredi. Les électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 4 mars 2018. Cette campagne s’est déroulée principalement sous le thème du refus de l’immigration massive que subissent les Italiens.
Rappelons que l’Italie a reçu sur ses côtes en 2016-2017 pas moins de 300 000 migrants, cette situation est intenable pour tout le pays et c’est pour cette raison que le sujet de l’immigration a monopolisé toute la campagne électorale.
Une autre Europe est possible. Basta l’Euro. Stop à l’immigration !
Quiconque ayant essayé de comprendre la démocratie italienne sait combien le sujet n’est pas simple. Dimanche, les Italiens inaugureront une nouvelle loi électorale compliquée qui mêle scrutin proportionnel et majoritaire sans aucune garantie de former un gouvernement dans les deux chambres du Parlement. Ce système risque de favoriser les formations enracinées sur le territoire mais pourrait nuire aux trois pôles politiques qui s’affrontent.
Les trois pôles sont :
- La coalition de droite formée par la droite libérale de Silvio Berlusconi (Forza Italia) et la droite nationale de la Ligue du Nord représentée par Matteo Salvini.
- Le Mouvement 5 Étoiles, une sorte de gauche populiste représentée par l’improbable Beppe Grillo.
- La coalition des libéraux centristes de Matteo Renzi, chef du Parti démocrate.
Le Mouvement 5 Étoiles est de loin, selon les sondages, le parti le plus populaire d’Italie. Par ailleurs, le Mouvement 5 Étoiles ne fait partie d’aucune coalition et ses votes sont éparpillés un peu partout ce qu’il l’empêcherait de former une entité électorale solide. Matteo Salvini, le chef de la Ligue du Nord a qualifié le M5É de « secte folle » dont les intentions de votes seraient totalement gonflées.
La révolution du bon sens de Matteo Salvini
La coalition de droite est donnée favorite dans les sondages avec 37% d’intention de vote contre 27% pour le Parti démocrate (coalition de centre). Par ailleurs, vu la complexité du mode de scrutin, la coalition Berlusconi-Salvini est loin d’avoir une majorité assurée au Parlement. Une chose est certaine, la gauche n’est même pas dans la course.
Le désastre migratoire et économique des dernières années n’incite pas la population italienne à s’engouffrer dans les délires socialistes proposés par les partis de gauche aux politiques immigrationnistes échevelées, mais cherche plutôt à se réfugier derrière un parti qui appliquera la préférence nationale. À 81 ans, Silvio Berlusconi pourrait redevenir président du pays avec comme chef de Parlement, non pas un libéral de droite molle mais « le capitaine » en personne, Matteo Salvini. Dès la semaine prochaine, la politique italienne pourrait prendre une tournure tout à fait positive et inusitée s’alignant sur les succès nationalistes hongrois, autrichiens et tchèques.