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Bas les masques sur la Révolution !

Luc Joseph >

Depuis l’obligation générale du port du masque dans la province de Québec, il s’est installé une division sociale sur cet épineux sujet. D’une part, les citoyens serviles qui demandent systématiquement aux élus de leur dire quoi penser; et d’autre part les insubordonnés compulsifs. Il semble que le juste milieu de la raison et du jugement soit laissé vacant. Que l’obligation du masque ne fasse pas l’unanimité, très bien. Mais sur quelles assises idéologiques cette opposition s’appuie-t-elle?

Dans tout ce foutoir de l’antisystème, l’incohérence numéro un réside dans le fait que l’écrasante majorité de ses adhérents combattent des effets, très certainement mauvais, en utilisant comme arme les causes même des susdits effets. Ils se réclament d’une fausse liberté libertarienne où chaque individu se constitue électron libre qui a le droit de dire, faire, penser ce qu’il veut, comme il veut et ce, de manière strictement subjective sans égard au droit naturel, à la saine raison, au sens commun et à la loi divine commune à tous les hommes. C’est précisément en aliénant l’homme à ses passions que la Révolution a sapé l’ordre social de la société et de la famille. Or, ces gens se revendiquent un prétendu droit fondamental d’être aliénés à leurs passions dans le but de rétablir l’ordre social renversé par la Révolution.

Pour fin d’illustration, je me suis donc amusé à romancer quelque peu la vie du stéréotype québécois de la Révolution tranquille.

Jean-Claude et Jacqueline, Ji-Ci et Jackie américanisme oblige; Ji-Ci et Jackie donc sont concubins depuis 6 ans. Il va sans dire que, bien qu’ils soient tous deux baptisés, ils ne pratiquent pas la religion catholique qu’ils considèrent rétrograde et moyenâgeuse. Ils respectent tout de même les croyances personnelles des gens vu qu’ils sont d’avis que la religion ou la spiritualité en général peut aider certaines personnes (plus faibles) dans leur croissance personnelle. Mais trop peu pour eux. Par contre, ils détestent le clergé catholique en raison de leur pédophilie et des sévices fait aux autochtones dans les pensionnats. N’allez pas leur parler de nuance; tous sont coupables, sinon de fait au moins par complicité. Jamais une occasion de lancer railleries et invectives contre le clergé ne leur échappe bien qu’ils n’aient jamais vraiment fréquenté quelque paroisse que ce soit. Aussi, sur la question islamique, ils sont laïcistes acharnés et sont convaincus que de piétiner les dernières cendres catholiques les protégera assurément des musulmans et leur sharia. Ils veulent avec véhémence effacer l’idée même de la religion ou de Dieu dans la société, mais curieusement, ils sont incapables de formuler une phrase sans un blasphème…

Nos deux amis sont fiers Québécois, ils considèrent la Révolution tranquille comme un précieux héritage. Grâce à elle, le Québec a pu enfin entrer dans la modernité et s’émanciper moralement, culturellement et économiquement. Fini la grande noirceur où le clergé, allié des anglais, tyrannisait le peuple avec ses fables pour contrôler le monde. Maintenant, les Québécois peuvent eux aussi réussir en affaire et les femmes ne sont plus obligées de faire plein de bébés. La sécularisation de l’éducation a enfin permis de sortir de l’obscurantisme religieux pour doter la société d’institutions d’enseignement laïques qui permettent maintenant d’avoir un niveau académique et scientifique digne de l’évolution de notre époque. Bon, n’allez pas trop leur demander de justifier leurs prétentions car vous verrez vite que la grande noirceur se situe d’abord au niveau de leurs connaissances historiques et générales. Les filles de Caleb et le dernier film Un homme et son péché sont pas mal leurs seules références, accompagnées de deux ou trois documentaires radio-canadiens contre le colonialisme. Bien qu’ils fassent l’éloge du système d’éducation actuel, ils ne savent pas ce que c’est que le cours classique. Surement l’enseignement d’un style musical ancien…

D’ailleurs, parlant de femmes qui ne sont plus obligées de faire plein de bébés, la belle Jacqueline n’eut qu’un enfant. Après avoir accumulé plusieurs aventures dans sa jeunesse, elle finit par avoir une relation stable dans laquelle sa fille fut conçue. Mais une histoire de tromperie mit tout en l’air et elle resta plusieurs années mère monoparentale, entrecoupées de quelques intermèdes éphémères. Ji-Ci quant à lui fit longtemps sa jeunesse avant d’avoir finalement deux enfants dans un mariage civil, mais qui se solda par un divorce après une dizaine d’années. Entente à l’amiable, il a la garde partagée avec son ex. Conséquemment avec leurs valeurs morales, Ji-Ci et Jackie appuyèrent avec enthousiasme le projet du gouvernement libéral, appliqué par la CAQ, de prodiguer à tous les enfants de la province uniformément un enseignement sexuel mis à jour avec les standards LGBT d’aujourd’hui. En fait, ce n’est pas tant pour eux qu’ils s’en réjouissent, car eux-mêmes discutent ouvertement de ces sujets avec leurs enfants. Leurs meilleurs amis d’ailleurs sont justement un couple gai. Mais il existe des parents rétrogrades, parfois même des religieux furieux, qui maintiennent leurs enfants dans la peur et l’ignorance. C’est le rôle de l’état de prémunir ces pauvres enfants de l’homophobie et de la transphobie de leurs parents, ainsi que de défendre leurs droits. D’ailleurs, la DPJ s’occupe tellement bien des enfants sous sa gouverne; parlons-en avec la petite fille de Granby…

Jackie est très fière que sa fille ait terminé sa technique en santé animale et qu’elle se soit trouvé un emploi dans son domaine. Elle-même a souffert d’être mère monoparentale avec seulement un salaire de caissière de supermarché pour vivre. Jamais sa fille ne dépendra financièrement d’un homme et elle s’est bien assurée de lui inculquer dès son enfance. N’allez pas lui parler des vertus du mariage chrétien pour la stabilité qu’il procure dans la procréation et l’éducation des enfants. Quelle idée saugrenue! Arrive en 2020! On n’est plus à l’époque de nos grands-parents! Le féminisme a démontré depuis tellement longtemps à quel point les hommes et le patriarcat sont LE problème de l’émancipation des femmes.

Sauf que la carrière de sa fille aurait pu tomber à l’eau avant même de prendre son envol. Durant sa deuxième année de CEGEP, cette dernière est tombée enceinte. Comble de malheur, elle ne pouvait même pas être sûre de savoir qui était le père. Jackie, sans doute se ressouvenant ses malheurs et peut-être aussi quelques regrets refoulés au fond d’elle-même, conseille fortement à sa fille d’aller se faire avorter. Ce n’est pas responsable de mettre au monde un enfant non-désiré. Sa fille est jeune et il y a trop de chose à faire et expérimenter pour se mettre si tôt sous le joug de la maternité; elle a toute la vie devant elle. Heureusement pour notre chère Jackie, sa fille, femme de tête comme sa mère, prit le pari du bon sens et assassina son enfant. Remarquez ici l’ironie; le désordre moral procède normalement de l’esclavage de la raison face aux passions. S’il est une place où le sentiment nous porte naturellement au bien, c’est bien la maternité. Et voyez comment au sujet de l’avortement, par exception, la raison domine le sentiment pour faire le mal. Et quel mal!

Jean-Claude est particulièrement virulent contre les musulmans. Il déteste cette «race». Il n’est pas contre l’immigration, au contraire! Il veut surtout des immigrants qui s’intègrent aux grandes valeurs morales et culturelles des Québécois. De plus, il y a pénurie de main d’œuvre. Le service est tellement rendu long au service à l’auto du Tim Hortons pour aller chercher un café le matin. Il nous faut absolument importer de la main d’œuvre qui changera à jamais le portrait ethnoculturel du Québec pour remédier à ce grave inconvénient.

Toujours est-il que nos deux comparses sont très actifs sur le web. Certes Ji-Ci fait cavalier seul pour ses petites escapades sur des sites pornographiques mais pour le reste, les histoires secrètes tout azimut font leurs délices. Les théories sur la zone 51, la base secrète d’Hitler en Antarctique, le trafic pédophile de la famille Clinton, les reptiliens, WARP, les ovnis, «Q», les vaccins etc., tout y passe dans un heureux mélange. En ces temps covidiens, à l’ère facebook, leurs cerveaux sont littéralement en ébullition. Ils ont rencontré sur le net plein de gens qui partagent les mêmes convictions et un fort sentiment d’appartenance à leur nouveau milieu dissident les habite. Une sorte de grande famille en fait, qui comble surement partiellement le vide créé par le cuisant échec de leurs familles respectives. Tous ensemble, ils mangent dans tous les râteliers comme des porcs, se préoccupant bien peu de la vérité mais bien plus de trouver des arguments qui les confortent dans leurs conclusions déjà définies à l’avance. Si parfois ils ont raison, ce n’est que pur accident sans mérite de leur part. Avec leurs compères, ils se donnent raison l’un l’autre, relaient les mêmes infos aux sources les plus farfelues ou font des copié-collé des mêmes publications. Et s’ils disent des âneries, peu importe! Toutes oppositions ou contre-arguments les galvanisent dans leurs idées, convaincus d’être la proie de persécutions de l’élite et de ses sbires dans leur croisade pour la justice et la vérité. Quand leur idole Stéphane Blais se fait larguer par toute sa fondation; un coup monté c’est sûr! Immédiatement et sans recul, le jugement tombe; tous des lâches et des vendus! Mieux, des moutruches(sic)! Ces prédicateurs autoproclamés de la libre-pensée prennent bien garde d’en faire usage; le fanatisme les horripile au plus haut point venant des autres alors qu’eux-mêmes s’en font les champions sans même s’en rendre compte. Leurs gourous sont juste autres.

Sautant à pieds joints dans une version 2020 du concept marxiste de la lutte des classes, ils militent pour la révolte populaire contre l’autorité. Du haut de leur inculture, ils se font les hérauts d’un discours proclamant l’obéissance comme une marque de soumission alors que la révolte est synonyme de liberté. La révolte, ça eux ils connaissent! C’est le leitmotiv de leurs vies en fait. Révolte contre la Foi et l’Église, dont la sainteté et l’influence civilisatrice, notamment par ses multiples institutions, a été plus que salutaire à notre peuple. Révolte contre les ancêtres et la noble nation canadienne-française,  répudiant sa culture, sa littérature, son histoire, ses héros, sa musique, ses danses, ses traditions, ses mœurs; au profit de la perfide québécoise révolutionnaire et américanisée. Révolte contre la famille, rejetant la famille traditionnelle et en se livrant à l’hédonisme le plus abject. Ils ont été trop faibles et égoïstes pour se marier, fonder une famille et y être fidèles, procréer et transmettre les valeurs morales, familiales et sociales essentielles à la pérennité d’une nation. Carrière et loisirs prévalant, ils n’ont été que les tuteurs de leurs enfants; l’état révolutionnaire, avide de ces délicates âmes, s’est chargé de les (dé)former et de leur transmettre ses valeurs, son idéologie; et ce de la garderie jusqu’à l’université. 50 ans cette année de dénatalité, mais surtout 50 ans d’effondrement moral dans les familles.

Leur ventre, tel est leur dieu. Jouir, jouir, jouir et au diable les conséquences! Ils n’ont pas bronché d’un poil, n’ont point voulu interrompre leur orgie matérialiste alors que la Révolution a renversé tout l’ordre moral et social nécessaire pour qu’un peuple puisse aspirer à une vraie liberté. Pire, ils s’en sont fait les coopérateurs et les propagateurs par l’œuvre de leurs vies désordonnées. Après 60 ans de tyrannie révolutionnaire, 60 ans d’implosion nationale opérée par la plus servile obéissance à leur égoïste ventre-dieu, c’est au nom de ce même tyran que ces anarchistes prêchent la désobéissance civile. Méprisant la masse des citoyens serviles, ces orgueilleux se lancent à corps perdus dans la plus servile insubordination. Êtres vils et méprisables qu’ils sont! Englués d’indolence, seuls leurs nombrils sont principe et fin de tout!  Et malgré leurs vies méprisables, ils poussent l’infamie à prétendre vouloir rétablir un quelconque ordre social; plutôt un désordre social! Des impensables droits fondamentaux au consumérisme, au vice, hédonisme et décadence; des chimériques droits fondamentaux à se soustraire à la loi naturelle qui régit l’homme et les sociétés depuis la nuit des temps; bref se battre pour se revendiquer un impossible droit fondamental à être tout, sauf un grand peuple. Quelle futilité!

À cette dichotomie, seulement deux issues sont possibles; la Contre-révolution ou la mort.

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Un commentaire

  1. Guylaine Gélineau

    Luc Joseph, la démarche de Stéphane Blais n’est juste pas à votre portée pour que vous puissiez la saisir. Vous êtes trop petit pour comprendre.

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