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Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a publié, mercredi 5 mai, une circulaire sur l’écriture inclusive. Elle en interdit l’usage à l’école, jugeant notamment qu’elle est un obstacle au bon apprentissage de la langue.
« Contre-productive » dans la lutte contre les discriminations, « nuisible » à la langue française, l’écriture inclusive ne sera pas utilisée ou enseignée à l’école, en tout cas pour l’instant. Une circulaire publiée mercredi 5 mai au Bulletin officiel a entériné son interdiction à l’école, alors que Jean-Michel Blanquer avait promis de clarifier la question. L’Education nationale plaide en revanche pour un recours accru à la féminisation des titres.
Le texte explique que « l’apprentissage et la maîtrise de la langue française, au cœur des missions de l’Ecole, contribuent à lutter contre les stéréotypes ». Or, « le recours à l’écriture dite “inclusive” » risquerait selon le ministère de pénaliser ces efforts. « La complexité et l’instabilité » de l’écriture inclusive « constituent autant d’obstacles à l’acquisition de la langue comme de la lecture », détaille le texte. « Ces écueils artificiels sont d’autant plus inopportuns lorsqu’ils viennent entraver les efforts des élèves présentant des troubles d’apprentissage accueillis dans le cadre du service public de l’Ecole inclusive », est-il encore écrit.
« Injonction brutale »
Par conséquent, selon la circulaire, « l’adoption de certaines règles relevant de l’écriture inclusive modifie en effet le respect des règles d’accords usuels attendues dans le cadre des programmes d’enseignement. En outre, cette écriture, qui se traduit par la fragmentation des mots et des accords, constitue un obstacle à la lecture et à la compréhension de l’écrit. L’impossibilité de transcrire à l’oral les textes recourant à ce type de graphie gêne la lecture à voix haute comme la prononciation, et par conséquent les apprentissages, notamment des plus jeunes ».
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En préambule de ce règlement figure une réflexion des académiciens Hélène Carrère d’Encausse et Marc Lambron pour le moins sévère envers l’écriture inclusive : « Une langue procède d’une combinaison séculaire de l’histoire et de la pratique, ce que Lévi-Strauss et Dumézil définissaient comme « un équilibre subtil né de l’usage ». En prônant une réforme immédiate et totalisante de la graphie, les promoteurs de l’écriture inclusive violentent les rythmes d’évolution du langage selon une injonction brutale, arbitraire et non concertée, qui méconnaît l’écologie du verbe », jugent-ils.
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