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Justin Trudeau a une chance phénoménale. Son gouvernement a encore réussi à déposer un budget qui frise le crime économique sans s’attirer les foudres de la population. Sortir le chéquier sans regarder à la dépense semble d’une efficacité redoutable pour neutraliser la critique.
Insouciant
Pourtant, la folie dépensière qui habite le premier ministre depuis 2016 est unique dans l’histoire du Canada, surtout en période de paix.
Au niveau psychanalytique, il semblerait que dépenser de manière insouciante, presque hédoniste, serait caractériel chez les personnes narcissiques qui éprouvent un besoin pathologique d’être aimées et admirées par les autres. Toute ressemblance éventuelle avec M. Trudeau n’est évidemment que fortuite !
Chose certaine, Justin a réussi le formidable exploit de faire littéralement exploser la dette publique. Depuis son élection en 2015, la dette a doublé. À lui seul, il a autant endetté le Canada que tous les premiers ministres réunis depuis la Confédération en 1867. Et son mandat n’est pas terminé !
C’est facile pour un gouvernement d’acheter de la popularité avec l’argent des contribuables. Les gouvernements en ont l’habitude. Mais là, on entre dans la démesure. « Après moi, le déluge », expression fétiche des opportunistes, semble presque inscrite en filigrane dans les documents budgétaires.
Mais doubler la dette, ce n’est pas de la générosité. C’est de l’irresponsabilité. Car la dette n’est pas gratuite. Certes, les taux d’intérêt sont faibles. Mais ils ne le resteront pas éternellement. Lorsqu’ils augmenteront, nous vivrons une longue et douloureuse gueule de bois pancanadienne. Que ce soit sous la forme de hausses d’impôts, d’une inflation significative, voire d’une stagflation, les Canadiens d’aujourd’hui et de demain feront les frais des exubérances budgétaires d’Ottawa.