Philippe Plamondon
À l’approche de la fête de la fierté gaie de Montréal, il nous paraît important de revenir sur un sujet rarement abordé : le communautarisme sexuel. La critique du communautarisme vise généralement à dénoncer les revendications des différentes organisations ethnoculturelles et religieuses mais ose rarement remettre en question le communautarisme des minorités sexuelles. Or, les organisations LGBT – on ne sait d’ailleurs plus comment les nommer, l’acronyme se bonifiant de diverses lettres et chiffres selon les auteurs – représentent probablement un des lobbies communautaristes les plus bruyants et les plus visibles.
Alliant ultralibéralisme économique et glorification de la déconstruction du genre, le lobby LGBT participe de l’éclatement et de la fragmentation des forces sociales. Face à l’effondrement de tout sens commun régissant nos sociétés, le lobby LGBT détourne le débat public sur des enjeux mineurs – voire ridicules – tel que l’installation généralisée de toilettes pour transgenres dans nos écoles. Alors que des problèmes graves de sous-financement, de surpopulation et de moisissure sévissent dans les écoles primaires, le lobby se lance dans une croisade idéologique afin d’imposer des toilettes pour « troisième genre » dans les établissements d’enseignement. Obnubilé par son combat communautariste, le lobby permet au gouvernement libéral de Philippe Couillard de se donner un vernis progressiste, alors que les coupes dans les milieux de l’éducation, de la santé et des services sociaux affectent l’ensemble des citoyens et détruisent le Québec.
Idiot utile des gouvernements libéraux, le lobby LGBT promeut sans esprit critique la célébration néolibérale qu’est devenu le défilé de la fierté gaie. Bien loin des révoltes de Stonewall, émeutes newyorkaises aux origines du Gay Pride, c’est dorénavant dans une atmosphère de fête, financée à même les fonds publics, que se déroule le défilé de la fierté, où l’on voit pavaner une brochette de politiciens de tous partis confondus, naviguant entre les bannières de Scotia Bank, de Coor’s Light et de la Toronto Dominion. Le défilé est une occasion en or pour toute la classe politique d’aller se pavaner aux bras de « leurs amis gais d’un jour » pour démontrer leur grande ouverture d’esprit, tandis que le surlendemain ils iront – cette fois déguisés en indigène exotique – récolter les voix des fondamentalistes religieux de tout acabit. Cela n’empêchera pas non plus le premier ministre canadien, grand défenseur du lobby LGBT, d’exporter du matériel militaire à l’Arabie saoudite, pays mécène des mouvements islamistes, qui sont connus pour leur grand respect des homosexuels.
Pendant que tous les Québécois vivent les conséquences du délitement des services publiques, il est inconcevable que l’État finance des célébrations communautaristes, qu’elles soient sexuelles ou confessionnelles. Au lieu de se payer une publicité idéologique progressiste aux frais des contribuables, l’État ne devrait-il pas investir dans les services aux citoyens et combattre le réel ennemi de la liberté de tous, soit le fondamentalisme islamiste ?
Disons-le clairement : que des mouvements souhaitent se réunir et exprimer leur solidarité publiquement ne cause aucun problème. Les fêtes publiques ont lieu d’exister. Cependant, il est primordial de demander l’arrêt du financement public des pratiques communautaristes. Si la population québécoise ne devrait pas avoir à payer pour l’entretien des lieux de cultes, des écoles confessionnelles ou toutes autres dérives communautaristes, l’État ne devrait pas débourser un seul dollar pour faire avancer les visées du lobby LGBT et propager le communautarisme sexuel.
Ainsi, devant le délitement national et les divisions qui gangrènent notre société, refusons l’influence des lobbies et demandons la fin du financement public de tous les évènements communautaristes, qu’ils soient ethnoculturels, confessionnels ou sexuels.