Michel Hébert >
Ils sont rigolos, vous ne trouvez pas, les solidaires. Les révolutionnaires orangina qui croient nous leurrer en bouffant tout cru les restes d’Option nationale avec Zanetti sur un craquelin. Entre le pays et l’État, ils choisiraient quoi, vous pensez?
Et toi, Ô Sol! Te voilà dépossédé,
Ton destin était bel et bien national…
Tu disparais, avalé des avalés,
Aspiré par le vide abyssal…
Sol, avec un prénom de clown et un parti réduit en farine, ne pouvait finir autrement qu’en Doritos au 5 à 7 du politburo de Québec Syndicalidaire.
Ça fera une belle jambe aux imposteurs du conseil central, ce petit carré bleu sur la tapisserie des slogans sanguinolents. Mais ce sera sans effet sur les idées et les façons de faire.
De manifs en camps de formation, de publicité en duplicité, le mode d’emploi des révolutionnaires locaux devra toujours tout à Lénine.
Cette brave Manon l’a déjà avoué, rappelez-vous. Madame Massé, devrais-je dire en risquant une fatwa de genre…
Que Grabuge Nadeau-Dubois a déjà participé à un «festival» marxiste. «C’est génial», avait conclu Ti-Mousse en défendant le P’tit Simard du politburo.
Sans doute y avait-il de la bière brune, des graines de citrouille et des T-shirts du Che. La violence n’est pas un objet de reproche à gauche…
C’est vrai que le Québec est une dictature cruelle et sanguinaire. Il mériterait une sacrée bonne révolution prolétarienne.
La Biélorussie, la Chine ou la Tchétchénie, c’est du «crime soda» comparés à la Belle Province…
Assurance maladie, assurance médicaments, assurance chômage, congés parentaux, garderies publiques, aide sociale, taxes, frais, tarifs, franchises, droits et cotisations ; la chasse, la pêche, l’alcool et les jeux sous contrôle d’État et une myriade d’organismes publics dans lesquels grouillent, grenouillent et farfouillent un million d’employés fédéraux, provinciaux, municipaux, scolaires, communautaires et autres canaris en attente d’une prochaine grève.
Voilà une dictature bien dodue qu’il faut combattre de toutes ses forces.
On ne trouve pas aux alentours une société plus généreuse, plus égalitaire et plus anticapitaliste que le Québec. La Belle province est une gélatine de bonté, un aspic des meilleurs sentiments, une méduse de compassion, apte au soulagement de toutes les misères. C’est un goulag infernal pour qui n’y connaît rien…
Si Québec solidaire doit se «nourrir intellectuellement» du marxisme, c’est qu’il est convaincu des bienfaits d’une «analyse de classes» de la réalité… Personne n’y comprendra rien mais n’est-ce pas le but visé?
Karl Marx
QS, c’est la version politique du tofu. Le grand public ignore à peu près tout de ses origines et de ses amitiés particulières. Ce parti a pris soin de dissimuler son vrai visage, ses affinités communistes, ses racines plongeant à l’extrême gauche, là où la réalité diffère, la violence courante et l’économie sans importance…
Selon Miss Massé, un festival marxiste, ce n’est guère différent qu’un dîner de la Chambre de commerce. Il ne faut pas avoir lu Chalamov pour faire une comparaison pareille, mais déjà que Réjean Ducharme ne dise rien à personne…
On dit marxisme en se bouchant le nez sur les parfums anarchistes et les émanations de violence larvée. On les sent, parfois, dans Hochelaga-Maisonneuve, dans Limoilou…
Pour faire des affaires, vaut mieux faire pauvre, porter une barbe de trois jours et lever le poing à midi en direction du Kremlin.
Un petit commerce, une micro entreprise, une mercerie, etc. Tout ça est risqué dans un environnement marxiste…
Moi qui fais depuis toujours l’éloge de l’État et de ses tartiflettes, j’ai eu droit à ma photo sur le mur des toilettes d’un café maoïste.
Ma gueule de réfugié fiscal à côté du mot «Terroriste». J’ai pissé sur le plancher à cause de l’émotion, pas du tout par esprit de contestation…
En sortant, j’ai tendu l’oreille. Une jeune femme, rebondissant de santé dans une camisole, tatouée du coude jusqu’à l’oreille, sirotait un expresso en racontant sa journée à un maigrichon perdu dans son capuchon.
– Pis t’sé, le communautaire, c’est comme une évasion…
– T’es libre, genre…
– À cause que y a pas d’horaire, t’sé veux dire…
– La soumission, fuck non, j’peux pas non plus…
J’ai quitté les lieux en me disant qu’il ne fallait pas compter sur cette paire de champions pour une dialyse à domicile…
Il faudrait toutefois faire attention. Le marxisme, ça n’a rien à voir avec le scoutisme. Les camps n’y sont pas d’un égal plaisir…
Chez les marxistes, on te dérouille un bourgeois en moins de temps qu’il n’en faut pour casser une vitre…
C’est qu’on ne rigole pas à gauche. On ne rigole pas avec l’égalité. On ne rigole pas avec la laïcité. Ni avec les genres. Ni avec la couleur des peaux. Ni avec la richesse des autres. Ni avec rien…
À gauche, l’humour, ça donne mauvaise humeur. Comme une chronique d’Aurélie Lanctôt.
Chez Québec solidaire, on n’applaudit d’ailleurs jamais; on secoue les mains en l’air. Par respect pour les sourds, dit-on. Ou les morts de la Kolyma…
Québec solidaire se nourrit du marxisme comme un enfant au sein de sa maman au métro Berri.
Ça augure mal pour ceux qui ont quelques sous de côté. Même les banques risqueraient d’y passer dans une province sososolidaire.
C’est écrit dans Marx comme dans le programme de QS. Nationaliser les banques, dépouiller les riches, laminer les héritages, etc. Du bonbon pour les envieux et les cassés…
Dans Marx, je ne sais pas si le petit Simard de QS le sait, il y a aussi une directive suicidaire pour un parti politique au Québec : le «travail obligatoire pour tous».
Le vieux philosophe estimait qu’il fallait constituer des «armées industrielles»pour procéder au fameux partage de la richesse.
Ça aurait au moins le mérite de favoriser l’agriculture locale : on ne serait plus obligés de faire venir des Mexicains, des Guatémaltèques et des Honduriens pour ramasser les fraises, les choux et les poireaux que nos chômeurs et nos assistés sociaux abandonnent au sol au bout de deux heures…
La Belle province au bois dormant ferait un cauchemar et se précipiterait à RDI pour pleurnicher! Les Ex ferait du Denis Lévesque.
Mais Québec solidaire n’ira pas jusque là. Il sortira des clichés anti capitalistes une fois le conseil central installé au Conseil du trésor et assis des deux côtés de la table des négociations…
Idem pour le pays; QS en a toujours favorisé l’échec… Zanetti aura tout largué pour rien…
Lire l’article sur le Journal de Montréal.