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Les autorités de l’Église catholique n’auront plus préséance sur les élus de l’Assemblée nationale dans les cérémonies officielles du gouvernement du Québec.
Le Conseil des ministres de François Legault a adopté la semaine dernière un décret qui exclut complètement les représentants religieux de l’ordre de préséance, a appris Le Devoir.
Québec souhaite ainsi « mieux refléter la diversité des croyances religieuses de la population québécoise et la laïcité de l’État », a expliqué une source gouvernementale.
Le décret du conseil exécutif prévoit aussi l’ajout des représentants autochtones dans l’ordre de préséance. Cette hiérarchie symbolique établit le rang d’importance des titulaires de fonction lors de cérémonies officielles comme les funérailles, la prestation de serment des élus au Salon bleu ou la remise des prix et distinctions de l’Ordre national du Québec, entre autres.
On sent qu’il y a des pas de plus qui se font pour que la séparation [entre le religieux et le politique] soit encore plus grande. Et même, de nous rendre, je ne sais pas, peut-être même invisibles
Mgr Marc Pelchat
Tout en haut de la liste se trouve toujours le lieutenant-gouverneur, en dépit de la volonté caquiste d’abolir cette fonction, tel que le parti l’avait inscrit en 2015 dans son « Nouveau projet pour les nationalistes du Québec ».
Par son décret, Québec a modifié le 13 novembre l’outil protocolaire délicat qu’est l’ordre de préséance. Aucun gouvernement n’était parvenu à changer depuis 1990.
Les tentatives ont été nombreuses au fil des ans, mais toujours infructueuses, la sensibilité des uns et des autres risquant chaque fois d’être heurtée. L’ordre de préséance guide l’ordre des prises de parole, des salutations dans les discours du premier ministre et le placement des dignitaires lors des cérémonies officielles.
Signe d’une société qui se « laïcise »
Jeudi matin, c’est Le Devoir qui a appris à l’entourage du cardinal Gérald Cyprien Lacroix, de l’archidiocèse de Québec, que sa fonction n’apparaissait plus dans l’« Ordre de préséance des autorités convoquées individuellement dans les cérémonies publiques organisées par le gouvernement du Québec ».
Son collègue l’évêque auxiliaire à Québec Marc Pelchat a perçu dans la décision du gouvernement un signe qu’une « sorte d’esprit laïciste s’étend » au Québec.
« On sent qu’il y a des pas de plus qui se font pour que la séparation [entre le religieux et le politique] soit encore plus grande. Et même, de nous rendre, je ne sais pas, peut-être même invisibles », a-t-il observé.
Mgr Pelchat a d’abord évoqué une décision « somme toute secondaire ». Mais « ça aurait été aussi insultant de nous dire : passez à la 25e place », a-t-il ajouté.
qui reste plus invisible oui la religion c est comme la sexualité ca reste dans l intimité ca pas d affaire sur la place public