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Accusée de s’être faussement identifiée aux Premières Nations, la dame au centre de la controverse des livres brûlés en Ontario, Suzy Kies, a finalement démissionné de son poste de coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada.
Dans une déclaration écrite transmise en début de soirée, Mme Kies, à qui l’on reproche d’avoir défendu l’idée de brûler des livres en s’auto-proclamant «gardienne du savoir» autochtone, maintient qu’elle est «d’ascendance abénakise».
En début de journée, Radio-Canada, qui a mis au jour toute l’affaire, a pourtant révélé que Mme Kies ne possède en réalité aucun statut autochtone reconnu.
Dans un courriel, les dirigeants du Conseil scolaire catholique (CSC) Providence se sont avoués «profondément troublés» par ces nouvelles informations.
L’organisation, qui regroupe une trentaine d’écoles francophones en Ontario, a annoncé la mise «sur pause» du projet «Redonnons à Mère Terre», dans le cadre duquel des milliers de livres jeunesse – dont certains titres de Tintin et d’Astérix – ont été brûlés sous prétexte qu’ils propageaient des stéréotypes.
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Or, il s’est vraisemblablement produit la même chose du côté de la Commission des peuples autochtones (CPA) du Parti libéral du Canada (PLC), dont Mme Kies assurait la coprésidence depuis 2017, contribuant à sa notoriété.
Des Autochtones outrés
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«C’est de la fausse représentation, ce n’est pas acceptable. C’est même gênant. […] J’aurais aimé ça que du côté du Parti libéral du Canada, il y ait une recherche plus élaborée», a réagi l’ex grand chef de Wendake, Konrad Sioui.
Selon l’avocate et membre de la nation Abitibiwinni, Me Wina T. Sioui, cette controverse met en lumière toute la problématique de l’auto-identification pour les Autochtones. «Cette liberté de s’auto-identifier cause des problèmes et pave la voie à des usurpateurs», regrette Me Sioui.
Trudeau pointé du doigt
L’homme d’affaires huron-wendat Daniel Picard trouve «carrément impardonnable» que les libéraux de Justin Trudeau n’aient pas procédé aux vérifications qu’ils avaient le devoir de faire, selon lui.
«Le premier ministre ne peut pas endosser ça, ça n’a pas de bon sens», a-t-il déploré.
Comme Mme Sioui, M. Picard considère que le geste de brûler des livres va davantage dans le sens de la provocation que celui de la réconciliation.
«Les Premières Nations ne sont pas des peuples provocateurs et destructeurs», a souligné Me Sioui.
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