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[Article de 2016]
Une étude publiée par l’Association médicale canadienne laisse à penser que des Ontariennes d’origine indienne utiliseraient l’avortement pour sélectionner le sexe de leur enfant. Cette pratique est-elle légale au Canada ?
Vérification faite : oui.
S’il est illégal d’utiliser des pratiques médicales comme la fécondation in vitro pour sélectionner le sexe de son enfant, rien n’empêche une femme, à la 14e semaine de grossesse, de subir une échographie révélant le sexe du bébé. La future mère peut alors obtenir un avortement, car rien n’interdit l’avortement au Canada depuis le jugement de la Cour suprême en 1988.
L’étude révèle que les Ontariennes nées au pays ont accouché d’environ 105 garçons pour chaque groupe de 100 filles, alors que chez les immigrantes indiennes ayant au moins deux enfants, ce rapport passe à 138 garçons pour 100 filles. Si elles avaient déjà trois enfants, elles ont donné naissance à 166 garçons pour 100 filles.
En 2012, le député conservateur Mark Warawa avait tenté en vain de faire adopter une motion interdisant les avortements sexo-sélectifs.
L’avortement est un sujet délicat au Canada. Plusieurs estiment qu’il est un droit fondamental pour les femmes, alors que d’autres s’y opposent vertement, notamment pour des raisons morales et religieuses.