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Le gouvernement conservateur autrichien a annoncé vendredi son intention de fermer sept mosquées et d’expulser près de 60 imams dans le cadre de mesures contre l’islam politique et le financement étranger de groupes religieux.
Le gouvernement conservateur autrichien, composé des partis conservateurs ÖVP et de la droite du FPÖ, a lancé vendredi 8 juin une offensive contre « l’islam politique » qui devrait conduire à l’expulsion de dizaines d’imams et à la fermeture de sept mosquées financées par la Turquie.
L’annonce a été faite par le chancelier Sebastian Kurz dans la foulée d’un scandale suscité par la reconstitution, dans une des principales mosquées de Vienne affiliée à la communauté turque, d’une bataille emblématique de l’histoire ottomane jouée par des enfants habillés en soldats.
« Des sociétés parallèles, l’islam politique et la radicalisation n’ont pas leur place dans notre pays », a argumenté le chef du gouvernement autrichien lors d’une conférence de presse.
Sébastian Kurz a été élu chancelier fédéral d’Autriche le 18 décembre 2017
Ankara a rapidement et vivement réagi : ces annonces sont « le résultat de la vague populiste, islamophobe, raciste et discriminatoire dans ce pays », a dénoncé sur Twitter le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan.
« Le cercle de personnes qui pourraient être affectées par ces mesures comprend environ 60 imams », a précisé le ministre de l’Intérieur, Herbert Kickl (FPÖ). Leurs familles sont également concernées et 150 personnes au total pourraient perdre leur droit de résidence en Autriche, a-t-il indiqué, ajoutant que dans certains cas, le processus d’expulsion d’imams financés par la Turquie a d’ores et déjà commencé.
Reconstitution de la bataille de Gallipoli
Les photos de la reconstitution de la bataille de Gallipoli, durant la Première Guerre mondiale, jouée par des enfants dans les locaux de la mosquée, ont été publiées récemment par l’hebdomadaire de centre gauche Falter et ont largement ému la classe politique autrichienne, toutes tendances confondues.
« Ce qui s’est passé dans cet endroit (…) n’a pas sa place en Autriche. Le gouvernement fera preuve d’une tolérance zéro » Sebastian Kurz
Les clichés montraient les jeunes garçons en tenue de camouflage alignés en rang, faisant le salut militaire et agitant des drapeaux turcs, devant un public d’enfants. Sur une autre photo, certains sont allongés pour figurer les victimes de la bataille, leur corps enroulé dans un drapeau turc.
« Ce qui s’est passé dans cet endroit (…) n’a pas sa place en Autriche. Le gouvernement fera preuve d’une tolérance zéro », avait alors déclaré Sebastian Kurz, promettant une réaction « forte ».