Geneviève Lajoie >
Au troisième jour des consultations sur le projet de laïcité du gouvernement Legault, un appel au calme a été nécessaire à la suite d’une déclaration controversée de l’ex-sénatrice Céline Hervieux-Payette, qui a lié le voile aux mariages forcés et à l’excision.
Lors de son passage devant les élus québécois, l’ancienne politicienne a fait siens les écrits de l’auteure d’origine somalienne Ayaan Hirsi Ali sur la signification du foulard islamique.
« Le voile, c’est un détail, ce qui va avec c’est l’excision, le mariage forcé à 14-15 ans », a-t-elle lancé.
Appelée à préciser sa pensée, Céline Hervieux-Payette n’a pas reculé. « Les croyances religieuses, ça ne s’arrête pas à ce voile-là, c’est tout ce qu’il y a derrière. Ce n’est pas le même symbole que de mettre le chapeau pour nos grands-mères à Pâques ! »
Selon elle, les dérives comme l’excision ou les crimes d’honneur ne se vivent pas seulement dans d’autres pays, mais également au Québec. « Le cas Shafia, c’est un cas exemplaire.
Ça s’est fait chez nous », a-t-elle insisté. Mme Hervieux-Payette ne croit pas qu’il s’agisse d’un cas d’exception.
L’ancienne sénatrice, qui a applaudi la volonté du gouvernement caquiste d’interdire les signes religieux chez les personnes en autorité, croit que les femmes qui décident de porter le voile ne le font pas vraiment par choix.
Des propos qui ont choqué plusieurs élus, à commencer par la députée libérale Hélène David. « Ma grande crainte, c’est qu’on stigmatise toutes les femmes qui portent un voile », a-t-elle réagi.
> La suite de l’article sur le Journal de Montréal
Photo mise de l’avant: Simon Clark
C’était vraiment « punché » cet épisode… On ne l’oubliera pas de si tôt. En attendant…
Pourrait-on donc ne pas parvenir à se sortir de là? Pourtant…
N’est-ce pas qu’il y en a un « exit » possible? Ne suffit-il pas en effet que le gouvernement continue d’avancer sur la voie que lui-même a privilégiée au départ? Soit celle de ne pas casser la baraque.
Les deux principaux du gouvernement ont amené les autres à se rallier à une clause — (presqu’une cause) — dite grand-père. Il suffit de rester sur ce chemin. De rencontre…
Comment? D’abord, en remisant l’idée fort mal venue de retirer de la main gauche le droit acquis donné de la main droite aux personnes déjà là, advenant qu’elles aient à changer de fonction ou de lieu de travail. Ça, ça ne fera mal à personne — qu’on ré-attribue le droit donné à la personne plutôt qu’à la fonction.
Secondement, il s’agira, en continuité encore avec la même clause grand-père, d’allonger celle-ci aussi à celles s’en venant. C’est-à-dire à ces étudiantes ayant investi et s’étant investies en études et formation en Éducation en vue d’enseigner. À cet égard non plus, le gouvernement ne saurait être perdant en les laissant entrer elles aussi; puisque l’État aussi a investi pour leurs études et formation; et surtout, plus encore, l’État, la société et… les enfants en ont besoin d’enseignantes! ‘Avez-vu que le ministre soupire maintenant après des Français.e.s, comme on le fait aussi à propos de recrutement d’infirmières, en raison de la grave pénurie en cours?
Alors, comme on voit, ce n’est qu’une question d’éconologique, principalement, la solution ou le «règlement», à court terme, à la première phase tout au moins de cette épopée. Faisons, donc, cela. Après, « on verra »…
On arrive de loin. Mais on ne va pas loin.
Jusqu’à cette année, jamais n’avait-on légiféré au Québec à propos de religieux, comme cela vient d’être fait il y a trois mois.
Ç’a changé chez nous! Ou pas?…
Bien, c’est que jadis la religion faisait partie de l’éducation. En était l’essence même. Curriculum, catéchisme, prières, rites…
Aujourd’hui, on croit devoir l’en évincer. D’apparence en compétence.
Jusqu’à cette année, la ‘Déclaration universelle’ prévalait. On considérait sacrée l’éducation. Droit d’enfant, devoir d’État.
Obligation de parents.
Maintenant, pour des motifs religieux, on passerait d’impératif à facultatif à cet égard.
C’est-à-dire qu’importerait plus dorénavant qu’il n’y ait pas apparence de religion en classe au public, (que) qu’il y ait compétence ou qu’il y ait (éducation) tout court. En effet…
Advenant la présence — (comprendre l’[offre d’]enseignement) — d’une enseignante voilée dûment qualifiée mais non grand-pèrienne, deux options possibles seulement:
soit on lui en substitue quelque autre indépendamment qu’elle s’y connaisse (convenument) ou pas éducationnellement parlant, ou on n’en assignera aucune à l’enseignement, dû un cortège d’élèves complet ou un enfant «spécial» n’en point avoir du tout.
On serait rendu.e.s là. Paraît.
Et pourquoi? À l’évidence parce qu’au Québec, plus encore que jamais auparavant dirait-on, la religion prévaudrait sur l’Éducation.
N’y a-t-il pas (eu) Quelqu’un, un ‘Éminent’, ayant dit de « nous » naguère qu’on serait « sans culture » ?
Eh bien, s’il n’avait pas raison alors, aujourd’hui il l’aurait. Puisque…
Appert qu’on serait prêt.e.s à se passer d’apprentissages ou connaissances en général, à fin soit d’avoir du religieux à plein en classe ou de ne plus en (a)voir la moindre apparence de.
Ainsi est-on. Ainsi fait-on. Au Québec canadien français.
Et l’on appelle ça « neutralité ». Or…
Lorsque t’es soit farouchement pour quelque chose ou férocement contre, t’es rien moins que neutre.
C’est lorsque ça t’indiffère que tu l’es ou peux l’être.
Si bien que, oui, peut-être y a-t-il caprice ou lubie se déployant en forme d’OBStination chez des voilées,
mais certainement y a-t-il symétriquement OBSession (religieuse) de l’autre côté sous forme d’obnubilation.
Éprouver et manifester à ce point horreur d’évocation religieuse au point de ne pouvoir en rien supporter…
est la même chose qu’inversement ne pouvoir s’en passer au point de devoir la voir ou l’avoir partout
(représentation/signe de) sa religion, son dieu, sa croyance, sa foi.
Antireligiosité = religiosité.