Michel Hébert >
Il n’a pas tardé à se pointer devant les caméras, le Top Model du Bouclier Canadien.
Une nouvelle réfugiée, et hop, le voilà sorti du bureau, cadré par ses metteurs en scène devant un bouquet de micros pour qu’il étale son humanisme comme une star des Golden Globes…
La jeune Saoudienne qui a fui une famille de fous et un pays de coupeurs de tête, l’a évidemment fait pour sauver sa peau. On applaudit à sa bravoure.
Mais le Canada n’était pas un rêve de jeunesse, ç’aurait pu être ailleurs, n’importe où, ici ou là, c’était du pareil au même pour fuir les barbares.
Elle a pris le premier ticket assurant au plus sacrant son départ de Bangkok : l’Australie?, l’Angleterre? Le Canada a été plus efficace dans ses démarches. Personne ne peut avoir à redire de cette aide humanitaire.
Mais l’instrumentalisation qu’en a tirée le Saint Patron des Réfugiés est évidente. Puant d’électoralisme. Et Chrystia Freeland dans le rôle de la majorette aéroportuaire mériterait une nomination aux Oscars…
À la télé du Canada, le Guide du Peuple Confédéral a expliqué dans son habituel créole que l’on prenait bien soin de Rahaf Mohammed. Faisant à nouveau rêver les habitués du Chemin Roxham, il a donné à démêler sa généreuse pensée: «Nous sommes en train de l’appuyer et de suivre ses désirs dans la façon qu’elle vient…»
Il vaut mieux ne plus en rire. Le malaise est visible, en direct à la télé ou aux Communes. Le Servant de Messe de l’ONU n’est tout à fait à l’aise qu’avec Infoman, le journaliste Ké-Waï faisant de l’humour lubrifiant en jouant une fois par année le rôle du cireur de chaussures provincial…
Les fédéraux de Bay Street et d’Ottawa essaient de faire leur beurre électoral avec la détresse d’une pauvresse mais ils risquent de sortir de l’étable avec la face longue : l’Arabie saoudite ne laissera pas un tel affront impuni. La discrétion aurait été de mise, surtout que cette jeune femme sera-t-elle jamais tout à fait à l’abri de ses bourreaux.
La famille Saoud a constamment la rage au cœur mais surtout une armée d’argentiers au service d’une fortune dépassant 1 700 milliards.
La dernière fois que le rejeton du roi est allé aux États-Unis, des centaines de ses plus dévoués esclaves transportaient 506 tonnes de bagages! Les douaniers ne demandent pas à Mohammed Ben Salman ce qu’il y a sous sa djellaba quand il arrive quelque part…
C’est le pauvre Raif Badawi qui doit se demander ce qui l’attend. Le blogueur saoudien, réclamé depuis des lustres par le Canada, risque de pourrir en prison encore longtemps…
Et elle porte fièrement sa calotte de l’UNHCR! Ça sent pas la propagande pentoute!