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Depuis le début du procès sur la loi 21 je me méfie du juge fédéral Marc-André Blanchard. De récentes recherches que j’ai faites ont renforcé mes soupçons. Alors qu’il était avocat, l’intéressé a fait deux dons au Parti libéral du Canada, en 2004 et 2005, pour un total de 1204,21$. Bien sûr cela n’a rien d’illégal. Mais un tel geste montre l’allégeance partisane de l’individu, qui adhère aux valeurs d’un parti viscéralement opposé à la laïcité.
Un exemple parmi d’autre qui illustre cette hostilité. A l’époque de la charte des valeurs du gouvernement Marois, Trudeau avait comparé le projet de loi péquiste à la ségrégation américaine. Justement, au cours du procès de la loi 21, l’avocat Azim Hussain a repris ce parallèle et le magistrat fédéral n’a rien trouvé à redire. Rappelons qu’en plus de son racisme institutionnalisé, la ségrégation raciale américaine a mené à 4075 lynchages.
Cette comparaison n’était pas encore assez odieuse pour maître Hussain. Il a enchaîné avec son parallèle entre la loi 21 et les lois de Nuremberg. Encore une fois Marc-André Blanchard n’est pas intervenu. Par ailleurs le juge a clairement exprimé sa conviction suivant laquelle la loi 21 est discriminatoire. Il a fait ce commentaire avant même d’avoir entendu tout ce que les avocats défendant la loi avaient à dire. Cet élément, ainsi que la comparaison avec le nazisme et la ségrégation raciale, m’ont d’ailleurs amené à porter plainte au Conseil canadien de la magistrature.
Un autre aspect troublant de cette affaire reste la façon dont Blanchard a hérité de ce procès. Une autre juge devait s’en charger mais, en décembre 2019, elle a été écartée du dossier sous prétexte qu’elle était trop occupée. La juge en chef de la Cour supérieure s’est tournée alors vers Blanchard, qui était censé avoir plus de disponibilité. Or, la première décision qu’il a prise a été de reporter le procès de plusieurs semaines… parce qu’il était trop occupé.
La raison invoquée pour le mettre aux commandes apparaît donc douteuse. Qu’est-ce qui distingue Blanchard de ses collègues et qui pourrait avoir influencé la juge en chef? Il est l’un des deux juges du district de Montréal, sur plus d’une centaine, qui a rendu une décision défavorable à la loi 62, votée par l’ancien gouvernement libéral, laquelle exigeait que l’on se découvre [le visage, N.D.L.R.] pour donner ou recevoir un service gouvernemental. Cette loi, disait-il, allait causer « un préjudice irréparable » aux femmes musulmanes. L’arrivée de ce dernier aux commandes du procès de la loi 21 apparaît donc comme un bien curieux hasard.
Ajoutons finalement quelques éléments en vrac. Il a accepté que des organismes comme un syndicat de fonctionnaires fédéraux, de même que la Commission canadienne des droits de la personne, se joignent à la cause contre la loi 21, alors que l’un et l’autre évoluent dans la sphère fédérale. Malgré le fait qu’il y ait vingt intervenants contre la loi et quatre pour (incluant le gouvernement), il a refusé à des parents pro-loi 21 la possibilité de se joindre à la cause. Vers la fin des audiences, il a coupé le temps de plaidoirie des avocats qui soutiennent la loi 21, ce qu’il n’a bien sûr pas fait pour ceux qui la contestent.
La mafia liberal en action