Alexandre Cormier-Denis
Suite à l’affichage d’une pancarte électorale remettant en cause le multiculturalisme canadien pour ma campagne se déroulant dans Gouin, une avalanche de commentaires délirants s’est répendue sur l’ensemble des médias.
Les faits
Ce jeudi 18 mai, mon équipe de campagne et moi-même allâmes poser une pancarte électorale à l’intersection nord-ouest des rues Chateaubriand et Beaubien, non loin de la bouche du métro Beaubien.
Sur le recto de la pancarte on pouvait y lire : « Choisissez votre Québec. Le multiculturalisme canadien, non merci ! »
Deux jeunes filles étaient représentées l’une face à l’autre. Une portant une tuque bleue arborant un fleurdelisé, l’autre portant un voile intégral.
Le verso de la pancarte affichait un bulletin référendaire où était posée la question suivante : « Le multiculturalisme canadien ? ». La case « NON » y était cochée.
Rien de trop scandaleux, lorsqu’on sait que le multiculturalisme fait l’objet de nombreuses critiques depuis des décennies.
Une petite troupe de personnes se mit à prendre des photos de l’affiche, tandis que quelques passantes anglophones – dont nous comprîmes plus tard qu’elles étaient unilingues et probablement incapables de lire la pancarte – furent très choquées et se mirent à nous insulter copieusement dans la langue de Shakespeare.
Gardant notre calme, nous partîmes des lieux, mais nous fûmes poursuivis par ces hystériques qui tentèrent de frapper les militants !
En repassant quelques minutes plus tard au coin de l’intersection, nous découvrîmes que la pancarte avait été arrachée, ce qui constitue bel et bien un acte de vandalisme réprimé par la loi, puisque la pancarte fut posée en toute légalité.
Un cas unique
En appelant la centrale du 911 afin de porter plainte, nous comprîmes que ce furent les policiers eux-mêmes qui retirèrent la pancarte électorale suite à l’appel d’opposants politiques !
Du jamais vu au Québec.
Les policiers, censés protéger nos institutions démocratiques, venaient de commettre un acte criminel dûment pénalisé par la loi, sous l’incitation de quelques excités refusant le pluralisme politique.
En discutant avec le très compréhensif commandant du poste de quartier qui m’avoua que ses hommes avait fauté, il m’indiqua que la situation ne se reproduirait plus et qu’il ne fallait pas hésiter à appeler ses services si des opposants politiques tentaient à nouveau de nous agresser.
Contacté par des journalistes, le personnel du bureau du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) expliqua que la pancarte était tout à fait légale, et que le contenu de la pancarte ne relevait pas de ses compétences.
Une logique totalitaire
L’hystérie médiatique entourant la pose de cette pancarte démontre à quel point la société québécoise est devenue sourcilleuse dès que l’on remet en cause l’ordre culturel dominant.
D’ailleurs, l’incapacité des nombreux commentateurs médiatiques à différencier les multiples modèles d’intégration est devenue ridicule.
Comme si l’assimilation culturelle des nouveaux arrivants devenait du racisme ! Comme si évoquer le malaise face au communautarisme qu’engendre le modèle multiculturaliste canadien ne pouvait être évoqué durant une campagne électorale !
Alors même que les élections devraient être le moment de proposer de réels choix de société aux électeurs, on trouve scandaleux qu’un candidat ose remettre en cause l’ordre multiculturaliste imposé au Québec par Ottawa.
La caste journalistique semble incapable d’envisager qu’il soit possible de sortir du modèle multiculturaliste sans que cela soit moralement répréhensible. Pourtant, en enfermant les immigrants dans leur communautés d’origine, le multiculturalisme anglo-canadien se rapproche beaucoup plus d’un réel racisme.
Dénoncer le multiculturalisme canadien n’a rien de raciste
C’est même l’inverse.
La politique assimilationniste que je prône encourage les immigrés à devenir pleinement Québécois et à ne pas se retrancher dans leurs particularismes ethnoculturels.
Oui, il est vrai que l’assimilation à la culture québécoise est exigeante. Oui, cela demande des sacrifices aux nouveaux arrivants. Oui, cela est étranger à la mentalité anglo-saxonne qui prévaut sur le continent.
Justement.
Le Québec, ce n’est ni l’Arkansas, ni l’Ontario, ni le New Jersey ; n’en déplaise aux bon-ententistes qui se couchent dès que les médias fédéralistes haussent le ton.
Le Québec, c’est cette formidable aventure portée par des générations créant une société unique en Amérique du Nord. Une société qui refuse qu’on la réduise à une note de bas de page de l’aventure coloniale britannique. Une société fière et forte de sa différence face à l’homogénéisation engendrée par le néolibéralisme anglo-américain.
Oui, le Québec est une société unique qui demande une assimilation culturelle des nouveaux arrivants en lieu et place d’une politique de ghettoïsation culturelle sous couverture d’une soi-disant « tolérance ».
« Choisissez votre Québec »
Ce slogan indique bien qu’il y a deux modèles de société possibles concernant le modèle d’intégration des immigrés :
Soit le multiculturalisme anglo-saxon qui frôle l’ethno-différencialisme et mène au communautarisme le plus radical.
Soit l’assimilation universaliste qui demande l’adoption des mœurs et coutumes du pays afin d’appartenir à la Nation.
L’inversion accusatoire de racisme dès qu’on critique le modèle multiculturaliste anglo-saxon ne fonctionne plus. Les Québécois ne supportent plus cette culpabilisation à outrance.
Messieurs-dames les donneurs de leçons : retournez faire vos devoirs !