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Boisbriand a beau n’être qu’à une demi-heure de route de Montréal, sur la Rive-Nord, pour les membres de sa communauté ultra-orthodoxe juive, la métropole pourrait aussi bien être située sur une autre planète, a déclaré jeudi un ancien membre.
Quand Yochonon Lowen a quitté la communauté hassidique de Tash, il y a dix ans, il parlait peu anglais et pas du tout français, n’avait jamais entendu les mots science ni géographie, et n’avait jamais parlé à une femme qui n’était pas de sa famille, a-t-il expliqué jeudi au juge Martin Castonguay, de la Cour supérieure. L’intégration dans la société laïque était difficile. Et c’est toujours le cas aujourd’hui – M. Lowen est actuellement sans emploi.
C’est difficile, parce que vous avez toujours l’impression de ne pas appartenir à la société. Non seulement comme si vous étiez dans un pays différent, mais sur une planète différente, a répondu M. Lowen aux questions de ses avocats. Vous ne connaissez pas les références culturelles.
Vous ne savez pas comment vous faire des amis. Le sexe opposé est difficile, car vous n’avez jamais parlé à une fille de votre vie.
M. Lowen, aujourd’hui âgé de 42 ans, et sa femme, Clara Wasserstein, ne réclament pas d’indemnités : ils demandent à la Cour supérieure un jugement déclaratoire contre le gouvernement du Québec et plusieurs écoles hassidiques, qu’ils accusent de ne pas avoir su leur assurer une éducation adéquate, comme l’exige la loi.
Le couple soutient qu’il n’a reçu pratiquement aucune instruction laïque alors qu’il fréquentait l’école religieuse privée dirigée par cette communauté hassidique à Boisbriand dans les années 1980 et au début des années 1990. Ils espèrent que leur recours devant le tribunal permettra à d’autres élèves d’écoles ultra-orthodoxes au Québec de recevoir un enseignement qui respecte les normes.
Le procès civil, qui s’est ouvert lundi en Cour supérieure à Montréal, a mis en lumière l’enseignement reçu par les élèves des écoles religieuses gérées par la communauté Tash qui, selon M. Lowen, est particulière même au sein des groupes ultra-orthodoxes juifs, pour l’insistance mise sur l’isolement.
M. Lowen a déclaré jeudi que l’enseignement reçu à l’école religieuse Tash, ou yeshiva, consistait essentiellement en de longues heures d’étude de textes religieux en yiddish et en hébreu, sans aucune matière séculière. À l’école primaire, ou cheder, il soutient que les seules études laïques consistaient en 45 minutes d’anglais et un peu de mathématiques, qui étaient d’ailleurs facultatives et offertes pendant la moitié de l’année seulement. M. Lowen a finalement abandonné en deuxième année, lorsque sa mère lui a dit que l’âme est beaucoup plus pure si on n’apprend pas de connaissances extérieures.
Son avocate Clara Poissant Lespérance lui a demandé s’il avait étudié la géographie ou les sciences. Je ne connaissais même pas le mot « géographie ». Ni le mot « sciences ». Il n’y avait rien, a-t-il dit.
Après avoir obtenu son diplôme, M. Lowen a dû suivre des cours d’anglais dans un centre communautaire juif de Montréal – en secret, parce que les hassidiques désapprouvaient tout enseignement prodigué à l’extérieur de la communauté.
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